Les niveaux d'organisation et la conscience

Publié par Costag

Les niveaux d'organisation et la conscience

I. Les niveaux d’organisation et d’ordre

On se propose de sonder l'origine des niveaux d'organisation, toujours décrits dans leur état d'achèvement. On leur présume une valeur heuristique et pas seulement didactique.

Leur genèse, chronologiquement reconstruite, confirme le postulat de Stéphane Lupasco : le quantique est à l'origine du physique et du vivant qui en divergent dans deux structurations inverses, dont le quantique ambivalent est paradoxalement constitué.

Le modèle a permis de répondre tardivement à la question qu'Eric Wallich (GSO) posait sans obtenir de réponse dans les années 80 : - Le quantique confiné dans le physique et le vivant est-il différent ? - Bien sûr, autant que les molecules minérales et les molecules organiques.

Le concept de niveau d'organisation postule une évolution cosmique par paliers dont les éléments sont des holons.

Holon : multiple unifié, dont les parties sont des holons du niveau précédent, agissant comme un tout, muni de propriétés d'émergence sans rapport avec celles de ses constituants. Le tout est plus que la somme des parties.

Les particules élémentaires du premier niveau sont les seuls éléments réels. Le restant est structures de structures de particules.

Un atome est une organisation de particules, une molécule est une organisation d'atomes, donc de particules. Un tigre est un nuage de particules tigrement organisé se coulant entre d'autres nuages de particules, dit Lupasco.

Le modèle des niveaux d'organisation concerne le quantique et le vivant ; le macrophysique est un niveau d’ordre, le seul.

Le niveau 6 est le seul niveau mixte : niveau d'ordre N6φ physique (solides et fluides), niveau d'organisation N6q quantique de transition (macromolécules quantiques de transition), et niveau d'organisation, N6b macromolécules protéines.

II. Le trois domaines de la matière

Quantique : les cinq premiers niveaux d’organisation de la matière dont le seul niveau de réalité N1. Le quantique est paradoxalement un domaine à part entière et d’autre part la base, constituants et premiers niveaux de structuration des deux autres domaines, le physique et le vivant.

Le physique : les cinq niveaux d’organisation quantiques plus un niveau d'ordre, par agrégation des molécules. On y distingue des sous-niveaux d’ordre, du granule aux amas de galaxies.

Le vivant : cinq niveaux quantiques plus quatre à dix niveaux d'organisation biologiques des macromolécules à Homo. Le vivant est le seul domaine constitué de deux types de niveaux d’organisation, d’organe (confiné) et d’organisme (individu), seuls à occuper le terrain (en quantique seuls les quarcs sont confinés).

Ce critère crucial du différentiel physique/vivant, - un niveau d’ordre physique versus une dizaine de niveaux d’organisation biologiques, - n'apparaît jamais dans les comparatifs inerte/vivant des réductionnistes, mettent par contre en relief leur relative similarité chimique, normale vu qu’ils ont les memes cinq premiers niveaux d’organisation.

En fait, le clivage

- débute au niveau atomique N4 : avantage aux atomes Fe Ni Si... dans le physique, vs C H O N dominants dans le vivant ;

- s'affirme au niveau moléculaire N5 : minéral vs organique,

- devient antagonisme au niveau supramoléculaire : agrégation des molécules minérales en ordre solide ou fluide vs organisation des molécules organiques en macromolécules protéiniques.

Physique

Toutes particules élémentaires et composites

Noyaux, atomes et molécules de la série minérale uniquement mais certaines molécules minérales H-, H2, O2, CO, CO2, H2O, NO, NO2… sont aussi des constituants du vivant

6e niveau d’ordre ou d’agrégation des molécules en solides et fluides : astre, atmosphère, hydrosphère, géosphère

sous niveaux d’ordre (dimensionnel, géométrique, fractal, orbital, spiral…-

Vivant

Toutes particules élémentaires et composites

Noyaux, atomes et molécules de la série organique préférentiellement

6e niveau d’organisation moléculaire par holonisation des molécules

Les niveaux 5,7 et 8 ont été quantiques avant leur émergence éventuelle en 1ère cellule vivante

3 niveaux d’organe infracellulaires

N9 niveau cellule organisme

N10 à 16 niveaux d’organisme polycellulaires devenant niveaux d’organe à chaque nouveau niveau d’organisme

En fait, l’opposition fondamentale physique vivant est dans le nombre et la nature de leurs niveaux supraquantiques.

Les trois domaines aujourd'hui et leurs niveaux essentiels

N15 conscience réfléchie

N14 eusociétés

N1 sensorimoteur

N12 Mét. systémique

N11 Mét. organique

N10 Mét. tissulaire

N9b Cellule organisme

N8b Cycle enzymatique

N7b Organites

N6φ Solides, fluides

N6b Macromolécules

N5q Molécules

Molécules

Molécules

N4q Atomes

Atomes

Atomes

N3q Noyaux

Noyaux

Noyaux

N2q Particules

composites

composites

N1q Particules

élémentaires

élémentaires

Quantique

ordre & organisation inséparables

Physique

ordre-désordre

Biologique organisation avec zones d’ordre

Il y a du quantique (particules, e-, γ, H+, O--…, noyaux ions, molécules minérales H2, O2, H2O…) au sein du vivant, et du physique (vacuoles poubelles, flagella, flagelles, microtubules, ARN, ADN, cristallisations, otolithes, phanères poils, cheveux, ongles, dents, squelette externe, émail, ivoire, cornes, défenses, carapaces) zones d'ordre dans l'organisation, manipulés par lui.

Il n'y a pas d'organisation dans l'ordre. A la mort du vivant, l'organisation redevient lentement à l’ordre-désordre du physique voire à l’organisation du quantique ; l'ordre ne redevient jamais organisation mais l'organisation puise dans l'ordre et y rejette ses déchets, comme elle phagocyte et ingère nutriments et proies.

Ordre-désordre et organisation sont les deux modes d'association des systèmes et pseudosystèmes des "trois matières" quantique, physique, biologique.

Quantique : minéral-organique ambivalent, les briques, N1-N5.

Physique : minéral, homogène, ordonné, continu, inerte, à entropie positive, le décor habitat substrat du vivant, son complement, N6ph.

Surquantique de transition quantobiologique éphémère : protéines N6q, organites N7q, complexes enzymatiques N8q, progénote 9q

Vivant : organique, hétérogène, organisé, discret, animé sensible autonome, négäentropique, les acteurs.

On peut voir dans les domaines une série chronologique de niveaux < quantique (universel)- physique (universel) - quantique de transition (planétaire biogène)- biologique (planétaire) > qui permet de postuler que l'organisation a généré les domaines quantique et Bio directement et le 2e physique par défaut.

III. L'évolution cosmique

Les trois premiers niveaux quantiques, particules et noyaux légers, sont franchis au tout début de l'univers. Les atomes légers se forment en 380.000 lors du découplage des photons et de la matière physique. Les noyaux lourds seront formés dans les étoiles ; atomes et molécules se forment dans l’espace péristellaire après l’explosion finale des étoiles qui ensemence l’univers en nouvelles étoiles et planètes dont quelques-unes à conditions initiales biogènes.

Le domaine quantique universel achevé, l'organisation a permis en s'effaçant la construction du domaine planétaire physique péristellaire par agrégation moléculaire en obéissance aux lois physiques.

Conjecture surquantique prébiotique : sur ces bioplanètes une extension quantique planétaire de 4 niveaux précellulaires N6q-N8q (au moins terrestres) émergeant ensemble en progénote quantique N9q muté aussitôt vivant N9b par départ du métabolisme.

Sur Terre, cette extension quantique s'est traduite par un saut de la molécule à la cellule, c'est-à-dire de la brique à l'usine en état de marche avec ses ingénieurs et ses ouvriers, usine qui se déplace, se ravitaille et connaît son environnement dans lequel elle puise et rejette ses déchets.

Genèse des niveaux et domaines (lire de bas en haut)

B

15

ŀ

I

14

ŀ

O

13

les acteurs

ŀ S.N.?

L

12

ŀ

O

11

ŀ

G

10

ŀ

I

9b<-

Q

9q

le progénote

Q

8b<-

U

8q

U

7b<-

A

7q

E

6b<-

N

6q

nivordre le décor

P H Y S I Q U E

T

5q

I

4q

Q

3q

les briques

é

U

2q



E

1q

le réel

1. En bleu le quantique N1-5, les briques ; 2. le physique N6, le décor ; 3. le quantique de transition N6-8qb, le progénote N9qb ; 4. le biologique N10-16b, les acteurs ;

la divergence : l'axe physique horizontal de l'ordre, l'axe quantobiologique vertical de l'organisation ; la zone supracellulaire d'action d'une sélection naturelle éventuelle

Jusque-là l'organisation, fabriquait les éléments de l'extérieur ; à partir de la cellule l'organisation est directement aux commandes.

Le progénote est le premier système autonome sensible automobile autoreproducteur, enfermé dans une membrane semiperméable autogérant les entrées et les sorties.

Le progénote biologique de construction quantique (quatre niveaux) est de novo, son clone est e cellula, vivant à part entière.

Avec le vivant, on est passé de l'inerte au sensible, du mû au moteur, de la brique au sens, de la pierre au casseur de pierres architecte des cathédrales.

Le physicien s'étonne plus que le biologiste blasé : Dans cette minuscule chose se déroule continuellement un ensemble d'opérations physiques et chimiques dont la complexité, le nombre et la technique dépassent tout ce que l'homme a jamais pu réaliser sur Terre à ce jour avec la Science et la Technique qu'il a élaborées. J.E. Charon 1966. C’est toujours valable en 2015.

La molécule est la brique de base commune au physique et au vivant.

La macromomécule minérale est stérile, ne peut que s’agréger avec elle-même en cristeaux, métaux, solides amorphes, liquides et gaz.

La macromolécule organique est la superbrique du vivant des niveaux d’organe du vivant.

La cellule est la brique des organismes pluricellulaires.

Les niveaux infracellulaires susmoléculaires sont quantiques avant et hors de la cellule et le restent en absence d’émergence du progénote. Un seul jeu de niveaux surquantiques deviant éventuellement vivant par bioplanète en emergent in solidum en progénote.

IV. Bilan terrestre

La première cellule éventuelle sur un astre biogène est quantobiologique. Les niveaux infracellulaires émergent avec leur organisme, la cellule.

La cellule est organisme individu monocellulaire et organe des métistes ou pluricellulaies, unité du vivant et prototype du multiple unifié, inaugurant un troisième domaine se développant avec l'aide des deux autres Quantique et Physique désormais à son service.

Contrairement aux domaines évoluant en ajoutant niveaux sur niveaux, le vivant se différencie tous azimuts sans limite prévisible.

Les niveaux ‘organe’ postcellulaires sont d’anciens niveaux ‘organisme’ pluricellulaires dépassés.

La limite actuelle est l'homme à intelligence logicomathématique qui seul reconstruit sa biographie, de la particule au cerveau qu'il nomme la chose la plus complexe de l'univers connu de lui. Mais il ne connaît que le vivant terrestre.

L'organisation est la cause efficiente de l'univers et son pilote. Tout baigne, sauf la peur et la douleur quotidiennes des espèces proies et l'échec patent de la dernière espèce Homo sapiens, seule à pratiquer le meurtre et la guerre intraspécifique, embourbée dans une fuite en avant de sa démographie et de sa technologie, qu’elle commence à ne plus appeler progrès, cause de la 6e extinction massive d'espèces, la première endogène.

Il a actualisé le mal plus que tout autre espèce. Ce que l'homme nomme le mal est la rançon du bien son contraire qui n'existerait pas sans le mal son complément.

IV. Nature de l'organisation

Organisation : Informaction, force organisatrice de la nature qui a créé niveaux, domaines physiques et entités vivantes.

Dès la cellule, on la décèle directement sous la forme de sa représentation du monde adaptée à chaque espèce, dans chaque conscience qui ne peut être physicochimique (Watanabe-Troublé). Elle a investi l'instinct dans chaque vivant, des bactéries aux animaux supérieurs.

Instinct. Ensemble des réflexes, automatismes et conduites innés donnant une réponse préadaptée aux changements de l'environnement.

Instinct. Ensemble des comportements animaux ou humains, caractéristiques d'une espèce, transmis par voie génétique et qui s'exprime en l'absence d'apprentissage. (Larousse).

L'organisation a successivement forgé les domaines quantique, physique, surquantique, vivant et psychique.

Dès lors le vivant semble se développer, se différencier, évoluer de lui-même. L'organisation pilote le vivant de l'intérieur car les émergences puissantes de la cellule sont peut-être le summum du vivant (Charon). La sélection naturelle n'existait pas avant la première cellule qui ne lui doit rien. L'organisation crée sans modèles d'où le progrés indéfini des formes tous azimuts et des fonctions par tâtonnements (hypertélie, excès et fantaisises coûteuses, mimétisme, coévolutions) que l'organisation polyvalente peut seule expliquer. Nous sommes ses modèles incarnés, ses bouliers, ses machines, ses ordinateurs.

IV.1. L'organisation ou la sélection naturelle ?

La question qu'on se pose est : Quelle est la force qui a a transformé en fleurs, papillons et hommes à gros cerveau. La science répond en chœur c'est Madame Sélection Naturelle, Darwin dit même Sa Divinité. Si, si. Autant dire : ça s'est fait tout seul avec l'aide d'erreurs de traduction.

Malheureusement pour elle, cette fée émerge après la cellule et ne répond pas des proteins organites cellules qui ont permis le reste. Ce qui laisse six niveaux d'organisation à la SN, pour neuf avant elle. Le principal était fait, ne restait qu'à broder, améliorer, associer les pièces. Ce qu'elle a continué de faire sans trop compter sur la SN.

Le principe d'économie d'Occam ne voit que des montages de particules et le conflit ordre physique vs organisation vivante mais ne voit pas pourquoi la force qui a créé les cellules ne pourrait pas les multiplier et les différencier à elle seule.

Alors de chercher une SN chimique, aussi évanescente que l'IA abandonnée pour la VA plus matérielle. IA intelligence artificielle, VA vie artificielle.

Bien sûr ils répondent : inutile l'organisation, ce sont les forces de la nature, les lois physiques, les constantes universelles qui ont créé les particules, et le reste. Non elle les unissent, mais qui a créé et réglé les constantes à la 36e décimale ?

Le même résultat est obtenu à chaque niveau quantique : une holoorganisation, soit par la force nucléaire forte, soit par la faible, soit par l'électromagnétique, soit par la gravité. Le sens apparaît, dit F. Collot, quand le même résultat est obtenu par des mécanismes différents.

Elles s'y mettent même à deux, l'une attractive l'autre répulsive. Il faut deux forces inverses réglant la distance d'interaction, sans quoi les éléments seraient en magmas au centre ou dispersés à l'infini (Lupasco).

IV.2. La sensibilité et l'autonomie du vivant

Dès le premier vivant, le progénote est sensible et autonome. la sensibilité cellulaire est assurée par des capteurs membranaires ancêtres des neurones sensitifs. L'autonomie, le mouvement est assuré de façon innée par tropismes, réflexes, instinct, la volonté.

La cellule doit être apte, pour survivre, à catégoriser les objets de l'environnement en au moins trois classes : dangereux, toxiques, létaux, à fuir (chaud, acide...), nutriments à phagocyter, neutres à ignorer. La conscience directe débute avec le vivant.

La sensibilité est le niveau élémentaire de la conscience, la conscience directe, brute, inconsciente, est plus efficace que la conscience consciente qui se perd dans ses déterminismes, ses degrés de liberté et ses contingences.

L'animal joue sa partition, limitée à des réactions aux événements dans l'environnement et dans l'organisme ; l'odeur du prédateur en lui ou en dehors, c'est pareil, déclenche la fuite jusqu'à disparition de l'odeur ou son oubli.

La proie dans la gueule du prédateur est hypnotisée, cesse de se débattre, anesthésiée, assommage avant le bûcher déjà prévu par l'organisation. La douleur est une réalité en soi ressentie par l'organisme même si l'individu n'existe pas.

Le concept d'organisation résout le mystère de l'instinct.

V. L'intégration des organismes à un taxon : espèce, société…

Classiquement l'organisation semble avoir piloté successivement l'évolution du vivant, en intégrant les organismes aux taxons supérieurs (embranchements, classes, ordres), avant de se fixer longtemps à l'espèce.

Puis, elle a fait un court essai d'intégration au groupe avec les eusociétés d'insectes, bien avant de tenter la commande individuelle dans le genre Homo.

Le niveau d'intégration des monocellulaires et des polycellulaires inférieurs a peu intéressé, seule Mme Margulis (PN de biologie) fait des bactéries un superorganisme analogue aux eusociétés d'insectes (L'univers bactériel, O. Jacob).

Ces taxons correspondent-ils à une réalité organique ? pas de meurtre ni de guerre entre membres d’une même espèce ou eusociété.

V.1. L'intégration à l'espèce

À partir des plantes et poissons le niveau d'intégration général est celui de l'espèce : le comportement de l'organisme individuel prime dans cet ordre l'intérêt de l'espèce, du groupe, de l'individu. Les conflits entre groupes sont évités et entre individus sont ritualisés.

Les célèbres guerres entre fourmis opposent des colonies d’espèces différentes ; les combats pour le territoire, la femelle, la sélection des chefs cessent sec à la soumission du vaincu offrant sa carotide. Ce qui ne diminue pas le dépit et la rage du plus fort mais lui interdit de poursuivre le combat.

On y voit déjà le réglage sans faille du conflit entre la commande spécifique irréfragable et la commande individuelle présente mais dominée.

En fait l'intégration spécifique est déjà doublée d'un début d'individuation par la morphologie, les formes, les couleurs, mille details et par une affectivité puissante.

V.2. La double intégration sociétale-spécifique des eusociétés

De fait, l'intégration sociétale conserve l'intégration spécifique en intégration de sécurité.

Dans une quinzaine d'espèces d'insectes (fourmis, termites, abeilles... et rats taupiers), on voyait un superorganisme avec cerveau collectif, division du travail entre reine, ouvrières, soldats, puéricultrices..., contaminés que nous étions par le cerveau collectif du banc de poissons.

Malgré cela, incapables de sortir de la logique hiérarchique nous avons nommé reine l'organe de reproduction !

Teilhard de Chardin y voyait un modèle pour une humanité prise en masse, à cerveau collectif dont les neurones seraient des cerveaux réfléchis, point oméga qui verrait la fin des meurtres et des guerres. Il a même cru un temps que le communisme en était une voie d'accès.

J'y souscrivais, bien qu'intrigué que le dernier état évolutif, phylogénétiquement supérieur, soit apparu 600 mégans avant Homo. J'y voyais un mystère, comme celui signalé par Jean Rostand de la logique mathématique dans l'instinct des oiseaux et poissons, longtemps avant d'être une invention de l'intelligence réfléchie. J'y voyais la difficulté de jauger un niveau d'intégration supérieur au nôtre.

Arthur Koestler a nommé cette logique de l'autogestion collective : organisation holiste versus ordre, holon vs agrégat, holarchie vs hiérarchie.

Le modèle des niveaux éclaire le mystère du point Ω. Il semble bien que l'on ait fait fausse route. L'eusociété d'insectes n'est pas un cerveau collectif ni un superorganisme, mais la réduction de l'intégration spécifique à l'intégration sociétale. Assimiler la société termitière à la prise en masse de l'humanité était simplement revenir à l'intégration spécifique !

Les eusociétés sont bien à leur place phylogénétique, sociétale, entre l'espèce et l'individu. C'est une des informations dues à l'étude génétique des niveaux d'organisation. Ce n'est pas une conjecture. C'est l’explication de la survenue des eusociétés 600 mégans avant le niveau individual humain ; ce serait absurde si le niveau sociétal avait été antérieur au niveau individuel d'Homo.

Teilhard a forcé un peu le raisonnement en passant d'un sousensemble société (ruche) à l'espèce (humanité). Il a dû pressentir qu'avec des groupes organisés ce serait pis chez Homo. Chez l'animal, l'ensemble des groupes ou espèces est un holon. Chez l'homme, ils sont ordonnés (en ordre désordre).

Une découverte surprenante qui aurait pu être faite par tous les spécialsites de l’évolution, cette intégration est double, elle garde l'intégration à l'espèce en toile de fond de sécurité. Lorsque deux colonies de fourmis de la même espèce en déplacements se rencontrent elles se détournent, s'évitent. Si elles sont d'espèces différentes, elles se combattent à mort.

V.3. La double intégration sociétale-individuelle d'Homo sapiens

Chez Homo l'intégration spécifique est perdue et limitée par une intégration au groupe encore plus prégnante que l'intégration individuelle à l’organisme que nous croyons totale et évidente !

Nous sommes tantôt organisme individuel à part entière égïsteet tantôt et plus souvent partie agrégée à un groupe, une société, un parti, une classe, une profession, une religion, une nation, une patrie, une tribu, nous intégrons un tout que nous confondons avec notre moi que nous semble agir de par sa volonté individuelle. En fait, c’est l’individu-groupe qui parle par la voix de chacun de ses membres et à ses membres.

De l'intégration aux sociétés nous n'avons voulu voir que des valeurs, individuelles ou collectives, positives ou négatives : altruisme, collectivisme, communisme, convivialité, coopération, égoïsme, extra ou intravertisme, individualisme, intégrisme, libertarisme, nationalisme, patriotisme, mondialisme, sectarisme.

Toutes les espèces sauf Homo sapiens sapiens gèrent leur démographie en fonction des besoins de l’espèce et de la biosphère. Quand une espèce proie s'amenuise, le prédateur diminue sa chasse et se reproduit moins.

La démographie galopante d'Homo est responsable de guerres, révolutions, famines, misère, exodes, pollution, réchauffement (en partie), et de la sixième extinction massive d'espèces animales et végétales, la première d'origine endogène.

Rythme actuel qui serait en régression mais l’inertie maintient une accélération : Il meurt deux humains par seconde et il en naît quatre, soit 6,3 millions de plus par an et plus de 6 milliards en 100 ans.

Homo sapiens est la seule espèce pratiquant le meurtre et la guerre intraspécifique. Les guerres de fourmis existent entre colonies d'espèces différentes.

La seule espèce à pratiquer la maltraitance de la femme (2 morts par semaine en France) et des enfants (2 morts par jour).

L'intelligence n'a pas su faire mieux que l'instinct. Jean Fourastié

Homo sapiens sapiens (Homo ss) est le seul vivant qui n'ait pas le sens de l'espèce (c'est sa tare capitale mais c'est l'Evolution qui en est responsable, pas lui).

Dans l’espèce Homo l’individu est soit l’organisme, soit le groupe

La croyance en un Homo sapiens organisme individu à part entière est à revoir. De même que l’évolution est passée de l’intégration à l’espèce en gardant l’intégration à l’espèce, il semble q’elle soit passée de la société à l’organisme en conservant la société. Mais du coupp elle a abandonné l’espèce. Catastrophe évolutive responsable de la sortie de l’espèce, voire du genre Homo, de la biosphère.

Conclusion : dans l’espèce Hss, l’individu est plus souvent le groupe que l’organisme.

Les actions « égoïstes » largo sensu relèvent de l’individu organisme.

Les actions en tant que membre d’un groupe et dont ces actions mettent en danger les organismes relèvent de l’individu groupe.

Dans l'espèce humaine, l'individu premier n'est pas l'organisme mais le groupe, nation, religion, classe, tribu, secte...

L'allégeance au groupe (largo sensu) est l'autre forme de l'altruisme qui passe inapperçue mais qui transparaît dans le consensus des philosophes, historiens et sociologues qui reconnaissent que le nombre de morts et bourreaux par intérêt personnel est infime par rapport à ceux agissant pour le groupe et par vertu patriotique.

L'individu organisme se révèle dans la poésie, l'art, la musique, la mathématique, la connaissance, la sagesse, mais le négatif par allégeance sociétale prédomine.

Dans toutes les guerres le nombre des déserteurs et révoltés est infime face aux requis d'office et aux volontaires. En 14-18, 15 M mobilisés, 1,4 M morts, trois millions blessés, contre 53 fusillés pour rébellion, ô combien justifiée : 10.000 morts par jour lors des grandes offensives, maximum 23.500, le tout tenu secret jusqu'à la fin de la guerre, nombreux étaient au courant, ils se sont tus.

L’effet de foule où le groupe étant flou, les membres hétérogènes, tous les excès sont permis. La foule est la caricature du groupe, elle fonctionne en individu, du niveau du moins corticalisé de ses membres, d'où ses excès et horreurs sans limite.

Le groupe dont on parle le moins est l'humanité c'est-à-dire l'espèce. Le mondialisme capitaliste anglosaxon ne vise pas l’humanité.

Nous appelons altruisme, l'égoïsme de groupe. Individualisme est connoté péjorativement, altruisme est magnifié, cela signifie que l’individu-groupe se proclame prégnant sur l’individu-organisme, peut-être par instinct groupiste masqué.

Les niveaux d'intégration collectifs (espèce, eusociété) sont invisibles des organismes animaux gouvernés par l'instinct et le déterminisme. Il en est de même chez l'homme qui ne voit que son intégration à l'organisme et pense l’altruisme comme une vertu de son égo-individualisme, alors que c’est une soumission à son socio-individualisme.

Nous ne savons même pas quelles sont les parts d'instinct et de libre arbitre dans cette combinaison alternante ou imbriquée, dans cette double intégration au groupe et à l'organisme mâtinée de perte de l'intégration à l'espèce et à la biosphère.

Nos intégrations sont au moins 1/4 individuel, 3/4 sociétal. Le sociétal est ignoré, l'individuel est arbitrairement étiquetté libre arbitre. S'il n'était qu'instinct, nous ne pourrions le savoir ; l'intégration même partielle à l'organisme suffit à expliquer la sensation de libre arbitre.

L'analyse du dernier niveau d’organisation biologique, conscience réfléchie, intelligence logicomathématique, raison, individualisme-altruisme, révèle une double intégration individuelle et sociétale, à l’organisme et au groupe.

Primo, l'intégration est spécifique-sociétale chez les eusociétés d'insectes (qui peuvent conserver ce nom) ; elle est sociétale-individuelle chez Homo, première espèce à ne pas posséder l'intégration de sécurité à l'espèce, donc à la biosphère et aux conditions vitales géophysiques.

Chez Homo, contrairement à l'intuition, la commande individuelle n'est pas unique ni même principale, la commande sociétale est bien plus forte mais invisible, comme toute intégration collective animale réduite à l'instinct ou non.

Si le mondialisme était l’intégration au plus grand groupe, celui dont on parle le moins, l’humanité, ce serait une parfaite intégration à l’espèce d’individus à conscience réfléchie et à logique mathématique, une intégration que nous ne percevrions pas plus que nous percevons l’intégration prégnante actuelle aux groupes.

Les égoïsmes de groupes disparaîtraient. Mais ils résisteront et il faudra une longue nuit noire de millions d’années avant d’atteindre la noosphère de Teilhard.

Secundo. Si, ce que nous avons pris pour un superorganisme est la réduction de la commande spécifique à la commande sociétale, alors ce que nous avons pris pour une conscience réfléchie, pourrait être la réduction (partielle) de l'intégration collective à l'intégration à l'organisme, dite individuelle, la seule que nous appréhendons.

Ne pas confondre organisme avec individu, ni intégration à l'organisme (instinct) avec intégration à l'individu (conscience).

L'intégration à l'organisme ou à l'individu est en conflit avec l'intégration au groupe, instinctive, invisible et rationalisée. Les groupes sont multiples et intriqués. La taille du groupe ne fait rien à l'affaire, les minorités agissantes l'emportent toujours sur les majorités attentistes.

Pour la première fois de l’évolution, l'espèce n'est pas reconnue et la biosphère encore moins. Ce qui explique le mépris de l'homme et des sociétés pour l'écologie qui n'atteint que des individuni impuissants face aux groupes.

Les sociétés humaines relèvent de l'ordre et non de l'organisation. Ce ne sont pas des holons mais des agrégats comme les corps physiques. Idem pour l'ensemble des sociétés : l'humanité. Cela suffit pour que la biosphère et l’espèce ne soient plus reconnues et comprises comme le rampart des individus organismes.

La différence homme animal n'est pas du niveau organisme, (ce sont des holons comme nous), mais des groupes et de l'espèce, qui sont holons chez l'animal, chez Homo le groupe est holon individu, pas l’espèce. C'est pourquoi ils s'affrontent à mort et que notre espèce combat, détruit les autres espèces.

Les sept espèces Homo ont duré moins de 3 mégans et la nôtre durera encore moins. Elles se sont éliminées, nous sommes la dernière espèce Homo, il n'y a plus de frein à nous entretuer.

La commande est de même nature aux trois niveaux, spécifique, sociétal, individuel, c'est l'organisation. Ce qui les distingue tient aux cerveaux receveurs traducteurs. L'instinct est l'organisation à intégration collective ; l'intelligence, l'organisation à intégration à l'organisme. L'organisation qui les pilote collectivement est invisible des organismes comme des espèces et des groupes. La visibilité apparaît avec le pilotage individuel.

Même sous instinct et déterminisme spécifique ou sociétal, l’animal est individu par ses partpcularités morphologiques et son affectivité.

L'affectivité animale est supérieure à celle d'Homo chez qui elle entre en conflit avec l'organisme individu et avec la sexualité. Lorenz est gêné : si un lion entre dans la pièce, ses chiens se sacrifieront pour lui, pas l'inverse. L'affectivité serait-elle un os à ronger pour l'organisme, un cache-individu. L'homme qui met si haut la sexualité dans la gamme des satisfactions individuelles, subodore confusément qu'elle est le dernier bastion de l'espèce en lui. Impossible de gommer l'instinct de conservation de l'espèce sans tout compromettre.

La pilule et l'ivégée sont une revanche de l'individu et un péché contre l'espèce ou le groupe, selon la logique favorisée.

Notions classiques

niveaux d’intégration du vivant

Propositions

mono et double intégration du vivant

espèce – majorité des animaux & vgtx

groupe – eusociétés d’insectes

individu – Homo ss (organisme)

espèce ………………………………… an & vgt

espèce – société ……………….. insectes

-------- - société – organisme. Homo ss

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