Analyses d'articles et de livres de biologie

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P. de Latil,  Punaises amours et chirurgie, 1981, Sc. et av. 413, 7 :77-83.

Le comportement sexuel extravagant de plusieurs espèces de punaises dont Cimex lectularius, punaise du lit, a été exploré par J. Carayon. Les mâles pratiquent une insémination traumatique extragénitale perforant, - selon les espèces, - la paroi vaginale ou la paroi abdominale et injectant les spermatozoïdes dans la cavité générale ou dans la circulation sanguine ; ils y persistent plusieurs jours avant de gagner l'ovaire et de féconder les ovocytes. Tous les stades de passage entre la fécondation vaginale et la reconstitution d'un néovagin : pénis à crochets s'amarrant à la paroi vaginale sans la perforer, pénis à trocard biseauté traversant la paroi, canon à sperme dont le jet seul perfore la paroi, injection dans une poche à sperme ou spermalège au travers d'un épaississement derrière laquelle est un amas d'hémocytes chargés de résorber les secrétions protéïques du sperme et l'excès de spermatozoïdes. Parallèlement chez les femelles on trouve tous les stades depuis la pseudocicatrice, la poche, le tube et le néovagin ou vagin secondaire  et en dernier le spermalège, tube grêle qui stoque, élague et conduit par petits paquets les spermatozoïdes le long de deux cordons vers les oviductes. L'évolution a recréé un deuxième réseau de voies génitales après avoir abandonné sans raison le premier, que beaucoup d'espèces utilisent toujours. Des espèces se sont arrêtées en cours de route à un  stade intermédiaire. Ces néocomportements et néoorganes remettent en question le dogme de la sélection néodarwinienne, naturelle ou sexuelle, l'intransmission des caractères acquis. Le caractère contraléatoire de cette évolution est évident : poursuite d'un but gratuit, évolution antiparallèle dans les deux sexes, invention de l'amas d'hémocytes, de la pseudocicatrice avant la première perforation, correspondace entre la position acrobatique du mâle et la néoformation  femelle caractéristique dans chaquue espèce. Absence de pression de sélection puisque le taux de fécondité est le même dans toutes les espèces, qu'elles aient réussi, ébauché ou refusé ce néocomportement.

Coévolution. Les papillons Heliconnis pondent sur les passiflores, fruits de la passion, les passiflores ont élaboré des défenses chimiques qui ont toutes été tournées par les papillons. Certaines espèces de passiflores ont développé des structures glandulaires simulant les œufs des papillons, pour ne pas être visitées.

 

Poitevin B, Davenas E, J. Benvéniste J, La dégranulation immunologique in vitro des basophiles humains est modulée par des doses homéopathiques de Poumon histamine et d'Apis mellifica, Br. j. clin. pharma. 1988, 25:439-444.  Deux hautes dilutions de Poumon histamine et Apis mellifica, utilisées  dans le traitement homéopathique des allergies a été testé à l'aveugle sur la dégranulation des basophiles, induite in vitro par des doses faibles d'anti IgE [1,66.10-9 à 10-18 M]. La probabilité d'une molécule de l'agent est faible sinon nulle. Poumon histamine  8 et 15 CH et Apis mel. 10 et 20 CH sont inhibiteurs. En augmentant les dilutions on assiste à une inexplicable alternance d'effets, inhibiteur, neutre et stimulateur. L'expérience suggère qu'une information biologique a été transmise aux cellules à partir d'une solution sans agent actif. Des recherches sophistiquées pourraient s'orienter vers une interaction éventuelle entre la substance et le solvant pendant la série de dilutions et d'agitations appelée dynamisation. Les résultats n'infèrent pas d'une efficacité clinique qui devrait être testée chez des allergiques en parallèle avec des études biologiques in vitro et ex vivo.

 

Davenas E, Poitevin B, et  Benvéniste J, Effets de très hautes dilutions de silice, administrées per os, sur les macrophages péritonéaux de souris, Europ. j. pharma. 1987, 21 : 313-332, Homéopathie française, 1987, 75:141-149 Les souris ont reçu pendant 25 jours, une 3e ou une 7e dilution au centième (3CH ou 7CH) d'un gramme d'un mélange de 99 de lactose et 1 de silice, c-à-d  soit 1,66.10-11 M, soit 1,66.10-19 M de SiO2, cytotoxique à dose pharmacologique. La production de paf-acether, éther-lipide impliqué dans la réaction inflammatoire déclenchée ex-vivo sur des macrophages péritonéaux par le zymosan, est amplifiée très significativement (30 à 67 %) par rapport aux macrophages de souris témoins traitées par lactose ou sérum physiologique. Le précurseur du paf-acether, le lyso-paf-acether, n'est pas modifié. Les effets augmentent avec la dilution qui atteint à peine 1.000 molécules de SiO2 par jour et par souris. Ces résultats sont inexplicables dans le cadre actuel de nos connaissances.

 

     Sur l'origine des empreintes de grande taille observées dans les sédiments pélagiques de Méditerannée occidentale, par C  Bellaïche,

Larges entailles à bourrelets latéraux crénelés de 150x30-50 cm et 50 cm de profondeur, photographiés en soucoupe plongeante entre 840 et 2630 m. Ni activité humaine, ni processus géodynamique, ni bioturbation, ni fouissage benthique, ni activité de poissons abyssaux, mais  hypothèse de cétacés, rorquals ou cachalots, chassant en labourant le fond à grande vitesse. Hypothèse confortée par la présence de boue pélagique dans leur estomac, ce qui bouleverse les données sur la plongée de ces cétacés qui était estimée inférieure à  1000 m.

 

Insectes sociaux, solidarité ouvrière sans fraternité, par M. Veuille, La rech. 18, 190, 7-8/1987, 962 -964.  Un des arguments fondateurs de la sociobiologie était l'explication de la solidarité sociale par l'altruisme de communauté génétique. Il vient d'être renversé par l'observation. Le degré d'apparentement entre ouvrières d'une colonie est plus faible qu'on le croyait, la femelle est  fécondée par plusieurs mâles dont elle mélange les spermes. Le ♂ hyménoptère est haploïde, tous ses spermatozoïdes sont identiques. Alors que classiquement le rapport de parenté est de ½ entre parent et enfant ou dans la fratrie, chez les hyménoptères il est de 1 entre parent et enfant ou entre frère et sœur, mais il va de 1/2 à 1 entre sœurs.

Les sociobiologistes se rétabliraient sur la théorie du mutualisme, modèle tautologique qui déclare la conjonction supérieure à la solitude. Il est vrai qu'on avait  accepté sans sourciller l'amalgame des pinacles de la vie sociale décrétés par la sociobiologie : alors que les invertébrés coloniaux sont des agrégats, les sociétés mammifères et humaines sont des hiérarchies basées sur la domination soumission, et les eusociétés d'insectes sont des holarchies ou superorganismes.  

 

La transplantation d'organe comme traitement des maladies métaboliques héréditaires, par O. Bernard, A Fischer, JP Grünfeld, méd/sc. 1988, 7, 4, 406-412.  Le but est d'introduire un tissu synthétisant l'enzyme déficiente et ou de remplacer l'organe malade. Il s'agit de greffe du foie (déficit en α-1-antitrypsine, tyrosinémie, maladie de Wilson, glycogénoses, hémophilie A, hyperoxalurie, maladie de Crigler-Najar type I, hypercholestérolémie familiale,  majeure), de greffe de moelle osseuse (ß-thalassémie, drépanocytose, amégacaryocytose, érythroblastopénie, agranulocytose, granulomatose, maladie de Gaucher, ostéopétrose, déficits immunitaires lymphocytaires), greffe  du rein (cystinurie, déficit en α-galactosidase A) et greffe du pancréas (diabète). Le progrés viendra de l'autogreffe de cellules recombinées par introduction du gène manquant.                                                        

 

Dermatoglyphic patterns in senile dementia of Alzheimer's type, par N. Okra-Podrabinek, M. Roudier, Y. Lamour et J. de Grouchy, Ann. génét. 1988, 31, 2, 91-96.  L'existence d'une ligne de Sydney bilatérale est aussi fréquente dans la maladie d'Alzheimer que dans la trisomie 21. Ce qui renforce l'hypothèse d'un lien génétique entre les deux syndromes.

 

Syndrome 48,XXXX : étude du développement psychomoteur de la naissance à 11 ans et revue de la littérature, par H. Plauchu, E. Ollagnon-Roman, JP Armand et JM Robert, Ann. génét. 1988, 31, 2, 105-110  La tétrasomie X a entraîné chez cette fillette plusieurs malformations somatiques du syndrome mais pas de retard intellectuel net contrairement aux observations antérieures (32 depuis 1961).                                                                        

 

Un garçon de 7 ans 49,XYYYY, par B. Noël, M. Bénézech, MT Bouzon, D. Coudrot, Ann. génét. 1988, 31, 2, 111-116.  Quatrième observation de tétrasomie Y homogène : éléments de la série polysomie Y, retard psychomoteur  et dysmorphies discrets, grande taille, génitalité naissante, agitation psychomotrice, manque de défenses et acceptation fataliste de l'échec. Amélioration par une prise en charge globale permettant un bon pronostic.                                                          

 

Inherited Xq duplication due to a zygotic translocation t(X;X)(q23;q27), par N. Morichon-Delvallez, J. Couturier, et V. Bourdrel,  Ann. génét. 1988, 31, 2, 117-119.  Duplication partielle du bras long du X chez une enfant à malformations multiples, coïncidence probable car la mère normale est porteuse de la même anomalie et la grand'mère d'une mosaïque X/X explicable par une translocation survenue pendant la première division du zygote.                                                                                              

 

Un chromosome B égoïste amplifiant sa transmission par élimination du génome paternel, par U. Nur, JH Werren, DG Eickbush, WD Burke, Science, 1988,♂♀ 240:512-514  Encore une interprétation sociobiologique abusive. La guêpe Nasonia vitripennis comprend deshaploïdes à 5 chromosomes, nés d'œufs non fécondés, desdiploïdes par fécondation croisée, deshaploïdes à chromosome surnuméraire porteur d'un gène qui, après fécondation, commande l'élimination des chromosomes paternels et produit exclusivement deshaploïdes (génome maternel + gène psr). Les auteurs parlent d'égoïsme psr et masculin d'un gène se transmettant seul au détriment de son génome et de l'espèce par rétroaction négative sur l'équilibre des sexes. En fait l'espèce qui dure depuis 200 millions d'années ne semble pas avoir souffert de ce double égoïsme qui doit provenir d'une hybridation avec une sousespèce ou une espèce voisine !

 

Modifications des aires somesthésiques corticales par altération des stimulations tactiles, par MM Merzenich et SA Clark, J comp. neurol. 1984, 224 : 591-605,  SA Clark et MM Merzenich, Nature, 1988, 332 :444-445  L'aire affectée aux afférences somesthésiques d'un doigt est récupérée après amputation par les zones voisines et répond dés lors aux stimulations des doigts adjacents. Après accolement de deux doigts les zones correspondantes répondent indifféremmment à la stimulation de l'un ou l'autre doigt. Une modification durable des territoires cutanés modifie les aires sensitives corticales, ce qui conduit à l'image d'un cerveau en perpétuelle évolution à l'opposé de la classique rigide cartographie du cerveau primate.

 

Membrane nucléaire et réplication de l'ADN, par JJ Blow, RA Laskey, Nature, 1988, 332 : 546-548  La réplication, unique par cycle cellulaire, est bloquée par l'imperméabilité de la membrane nucléaire limitant l'accès au noyau des métabolites indispensables.

 

Absence de récepteur  ß-TGF dans le rétinoblastome, par A. Kimchi, Science, 1988, 240 : 196-199  Ce facteur de croissance des fibroblastes est aussi inhibiteur de la prolifération cellulaire. L'absence de récepteur ß-TGF rendrait la tumeur insensible au facteur limitatif de la prolifération.                                                          

 

HLA et grossesses molaires (triploïdie, môle hydatiforme, chroriocarcinome), étiologie et épidémiologie,  par P. Couillin, N. Ravisé, JM Afoutou, R. Chaïbi, M. Azoulay, J. Hors, JF Oury,  J. et A. Boué, Ann. de gén. 1987, 30, 4, 197-208.  La môle embryonnée est une triploïdie 69XXX, 69XXY ou 69XYY par dispermie plus souvent que par  diandrie ou digynie. La môle hydatiforme est une diploïdie anormale dans laquelle les 2 lots chromosomiques sont d'origine paternelle ; les marqueurs HLA paternels sont toujours homozygotes, ce qui confirme la duplication du génome du spermatozoïde dans un ovule sans noyau. Le génome paternel est présent dans les oncocytes du choriocarcinome. Les antigènes HLA A 28 et B 7  fréquemment retrouvés dans les triploïdies molaires pourraient être associés à des indisjonctions aux stades spermatozoïde ou globule polaire ; les anticorps antisperme secrétés par les sujets A 28 ont tendance à agglutiner les têtes des spermatozoïdes ce qui peut expliquer la dispermie. Une communauté antigénique, retrouvée significativement chez les parents, la favoriserait  en génant le système empêchant la double fécondation par intervention du système HLA. Le sérum de la O enceinte porte des anticorps acytotoxiques destinés à masquer les antigènes fœtopaternels. L'élimination précoce de la majorité des zygotes anormaux brouille les cartes de la fréquence relative des étiologies. Les mécanismes d'intervention du système HLA sont inconnus.                                                                

 

Principe inducteur de la différenciation érythroïde et modulateur de la FSH, par M. Murata, Proc. natl Acad. sc. USA, 1988, 85 : 2424-2438.  Découverte d'un facteur de différenciation des hématies, analogue à une glycoprotéine ovarienne, rétroagissant sur la secrétion de FSH  ; l'homodimère ßA-ßA l'active, l'hétérodimère ßA-ßB ou inhibine la ralentit.

 

Un puissant vasoconstricteur secrété par les endothéliocytes, par M. Yanagisawa, par J. Gordon Nature, 1988, 332, 411-415, Nature, 1988,  332 : 395-396   L'endothélium aortique secrète des vasodilatateurs (prostacycline, facteur relaxant épithélial) et au moins un vasoconstricteur l'endothéline, peptide de 21 aminoacides agoniste des canaux calciioniques. Son rôle dans l'HTA et le spasme est inconnu.                                                 

 

Action neurotrophique du facteur de croissance fibroblastique, par K. Anderson, Nature, 1988, 332 : 360-361, Le facteur de croissance des fibroblastes prévient in vivo la mort des neurones cholinergiques par section de l'axone, au même titre que le facteur de croissance nerveuse. Le FCFB est  présent dans les zones cérébrales de projection des fibres cholinergiques. Il pourrait être utilisé dans l'Alzheimer qui est une faillite de l'innervation cholinergique corticale.

 

Transfert du gène de la ß-globine, par MA Bender, Mol. cell biol. 1988, 8 :1725-35  L'expression du gène de la ß-globine transféré aux hématies de souris leucémique  est normale si les introns sont présents, elle est de 5 % dans les érythroblastes humains BFUe. L'introduction de plusieurs gènes et de séquences renforçatrices pourrait guérir les ß-thalassémies.

 

Démasquage d'une pseudo neuroleukine, par M. Chaput, Nature, 1988 ; 332: 454-455, par P. Faik, Nature, 1988, 332:455-456 La soi-disant neuroleukine (lymphokine neurotrope) découverte par Gurney en 1987 n'est que la banale glucose phosphate isomérase clonée chez la souris et le porc. Avertissement jetant le doute sur d'autres molécules. La cristalline du cristallin est une lactodéshydrogénase.

 

Découverte d'un gène inducteur de différenciation cellulaire, RL Davis, Cell, 1987 ; 51 : 987-1000,

Le gène myo-D de l'ADN de myocyte est capable d'induire la différenciation d'un fibroblaste  en myoblaste.                                 

                              

Synthèse résiduelle et continue d'ADN chez un mutant auxotrophe (His) de l'archéobactérie haplophile Halobacterium volcanii carencé en un acide aminé, par I. Sorokine et M. Kohiyama, C.R.A.S. 306, III, 3, 85-88, 1988  En l'absence d'histidine, la synthèse d'ADN se poursuit lentement malgré l'arrêt de la synthèse protéinique. Certains segments d'ADN sont répliqués préférentiellement. Les propriétés de ces bactéries nécessitent une ADN-polymérase a-eucaryote. Paradoxalement les archéobactéries forment un groupe intermédiaire entre les eubactéries et les protistes eucaryotes. Leur nom a été bien mal choisi. Dans la même situation,  chez E. coli,  la synthèse de l'ADN est bloquée.

 

Comparaison entre les osidases du termite M. mülleri et celles de son champignon symbiotique Termitomyces sp. par CRAS, 1988, III, 3, 115-120

Le champignon symbiote du termite Macrotermes mülleri, basidiomycète du genre Termitomyces, a des polysaccharidases fortes et des oligosaccharidases faibles. Ces cellulases, hémicellulases et xylanases extracellulaires, ingérées par le termite consommant la meule, sont présentes dans son tube digestif sans dégradation ni inactivation ; cytolytiques elles ont pour rôle de prédégrader la part de la meule consommée par le termite, et permettent l'assimilation des nutriments végétaux  en symbiose avec les enzymes du termite.

 

J.C. Rhodain F, Maladies transmises par les culicinés et urbanisation, un exemple de coévolution, Bull. inst. Pasteur, 1983, 1:33-54.

Les maladies infectieuses, et spécialement celles à transmission vectorielle, sont des systèmes écologiques complexes en perpétuelle évolution par adaptation à une niche écologique. Homo erectus a quitté l'Afrique avec ses microbes sauf ceux exigeant des vecteurs africains. Au cours de la révolution néolithique, en -10000, H. sapiens est passé de l'économie de chasse cueillette à l'agriculture domestication et en -4000 à la civilisation des grandes métropoles. Deux moustiques, Ædes aegypti et Culex pipiens fatigans, ont colonisé l'écosystème urbain, dès sa formation en s'adaptant aux gîtes larvaires artificiels plus ou moins permanents.

Ædes ae. serait apparu dans la forêt tropicale africaine vers -8000 puis a gagné le Sahara et, après son assèchement, a colonisé l'Afrique du nord et le moyen-orient. Responsable de grandes épidémies de fièvre jaune, il est passé en Amérique avec la traite esclavagiste et au 19e en Asie et au Pacifique. En 1950, les pesticides l'ont éradiqué des villes d'Amérique du sud et du pourtour méditerranéen. En 15 ans il a reconquis le terrain perdu et a été responsable d'épidémies de dengue en Guyane et Colombie de 1971 à 78. L'urbanisation est responsable du succès d'Ædes ae. dont la densité urbaine est parfois énorme : plus de 200000 piqûres par homme et par an. Culex fatigans, vecteur de la filariose de Bancroft, couvre la même niche écologique qu'Ædes. Ce facteur ne peut que s'aggraver, par accroissement exponentiel des métropoles du tiers monde qui interdit les mesures d'hygiène et d'éradication par leur universalité et leur coût.

 

Thermographie mammaire, sensibilité, spécificité et reproductibilité, par A. Brémond, V. Ollier, et E. Drapier-Faure, Bull. canc. 75 (1988) 183-186  La lecture de cent thermographies mammaires  par 5 lecteurs révèle la faiblesse de ses trois paramètres : le nombre de faux positifs et négatifs est indépendant de l'expérience du lecteur. La thermographie ne doit pas être recommandée pour le diagnostic et le dépistage des maladies du sein. Cet examen ne devrait pas être pris en charge par la sécurité sociale.

 

La perception visuelle du mouvement, par T. Poggio et C. Koch, P. la sc. 117, 7-1987, 26–32 Les gangliocytes de la couche superficielle de la rétine sont sensibles soit à un objet en mouvement latéral vers la droite soit vers la gauche mais pas à un mouvement en sens opposé. C'est le décalage d'excitation des batonnets phototécepteurs excitateurs ou inhibiteurs et leur interaction qui influence l'action des cellules ganglionnaires.

 

Glucose et vieillissement,  par A. Cérami, H. Vlassara et M. Brownlee, P. la sc. 117, 7/1987, 72 - 79

La glycosilation anenzymatique aboutit à établir des liaisons croisées irréversibles entre protéines voisines responsables de perte d'élasticité et de vieillissement tissulaire. La liaison entre un groupe CHO du glucose et la fonction amine NH2 d'une protéine donne un produit d'Amadori réversible qui, par réarrangement et déshydratation, devient un produit final irréversible. Le processus pourrait intervenir aussi dans la formation de la plaque d'athérome. On connaît 20 protéines d'Amadori chez l'homme et 3 fois plus chez le diabétique. L'accumulation de ces protéines provoque l'opacification du cristallin. Les liaisons croisées piégeant les protéines provoqueraient l'épaississement de la membrane basale des capillaires, l'altération des chromosomes, l'érosion de la gaine de myéline avec l'âge. La cause en est que les macrophages ne s'attaquent pas aux intermédiaires réversibles mais seulement aux produits terminaux de la glycosilation et ne peuvent empécher leur accumulation.

 

Artériole-neurone : unis pour le meilleur et pour le pire, par B. Sauron, Tempo méd. 1988-3, 300:26-29  La dénomination répétée des jours de la semaine provoque une augmentation du débit sanguin de la zone rolandique gauche (bouche langue larynx) et du centre du langage. L'activité de l'unité fonctionnelle artérioloneuronique ne se traduit pas que par un intermédiaire métabolique (vasodilatation par relaxation des fibres lisses vasculaires par élévation de la PCO2 elle-même due à l'activité neuronique). Les artérioles, munies d'une protéine contractile dans le péricyte  et l'endothéliocyte, sont innervées par des fibres  noradrénergiques et cholinergiques. Cette commande nerveuse protège contre une poussée tensionnelle systémique et évite une vasodilatation excessive par élévation de la PCO2. Le débit local, mesuré par la clairance de l'H2, est augmenté par injection intracorticale d'acétylcholine ou  de PIVA (peptide vasoactif intestinal) après suppression de la   commande cérébelleuse. La commande noradrénergique est prouvée  par stimulation électrique du locus coeruleus.  En contrepartie en cas d'ischémie les lésions précoces  des fibres sympathiques provoquent  un largage des catécholamines aggravant l'ischémie et créant un cercle vicieux par vasoconstriction et hyperagrégation plaquettaire.

 

Quelques anticorps antifilaments intermédiaires, par P. Youinou, M. Blaschek, P. Le Goff  Le cytosquelette comprend les microfilaments (D: 24nm), les filaments intermédiaires (11 nm) et les microtubules. Les intermédiaires   diffèrent d'un tissu à l'autre et  suscitent des autoanticorps monoclonaux qui permettent le diagnostic d'origine des  tumeurs. Ils comprennent des homopolymères,  vimentine des fibroblastes, desmines des myocytes, filaments névrogliques, et  des hétéropolymères, neurofilaments des neurones périphériques et 20 kératines avec leurs anticorps et les granules kératohyalins avec leurs anticorps antipérinucléaires. Les antivimentines, les antikératines et les antipérinucléaires   sont 2 à 4 fois plus fréquents dans les maladies autoimmunes (PAR, LED, sclérodermie). Le virus de la rougeole et la vimentine ont un antigène commun, ce qui suggère l'intervention de virus dans la synthèse des autoanticorps anti-fi et la genèse des maladies autoïmmunes. 

 

La stimulation d'enzymes de la photosynthèse par la lumière, par A. Moyse et P. Gadal, La vie des sc. C.R.A.S. série gle, 1988, 5, 3 : 169-185,

La biooptIque a le vent en poupe. La découverte de la photostimulation des enzymes catalysant la réduction du CO2 en glucides chez les plantes et les phytobactéries en est un  exemple. Elle ajuste les vitesses de réaction du cycle photoréductif du C aux vitesses des transferts d'électrons  qui leur sont liés. Ce qui implique des relations stéréochimiques précises entre d'une part, les membranes internes des chloroplastes porteuses des pigments photocapteurs et les transporteurs d'électrons, et d'autre part, les protéines enzymes trés mobiles dans le stroma des chloroplastes. La photostimulation des enzymes procède par ajustement d'un pH optimal, concentration en Mg++, favorables à la fixation du CO2 dans le stroma, et, surtout,  rupture des ponts disulfures des polypeptides enzymes. Les ferrédoxines, transporteurs membranaires d'électrons, réduites par photochimie réduisent à leur tour les thiorédoxines qui rompent les ponts disulfures et régénèrent ainsi le substrat de  fixation du CO2. Ce petit nombre de mécanismes contraste avec la diversité des enzymes stimulées selon les différents types métaboliques des plantes.     

 

De nouveaux seconds messagers de l'action hormonale, par C. Le Peuch, Méd. /sciences 1985, 1 : 255-260  L'un de systèmes de communication intercellulaire comprend un premier signal ou message secrété et circulant dans le milieu extracellulaire (hormone, facteur de croissance), capté par un récepteur cellulaire puis traduit et relayé par un second messager intracellulaire  : AMPc, Ca++, diacylglycérol, inositol triphosphate. Des erreurs de transduction du premier message sont impliquées en pathologie. Le phosphatidylinositol dégradé par une phosphodiestérase est le précurseur du DIG et de l'ITP. Les 2 messagers   sont rapidement dégradés en acide phosphatidique et en inositol remettant la cellule au repos et en mesure de recevoir un autre signal. Ce cycle est bloqué par le Li+. L'ITP agit sur le réticulum endoplasmique cortical et libère des Ca++. Le DG active la protéinekinase C. Des phorbols promoteurs de tumeurs sont susceptibles de se substituer au DG pour activer la PKC. Ce qui annule l'action du facteur de croissance épithélial et élève le pH intracellulaire. Des oncogènes interviendraient en plusieurs points du cycle des phosphoinositides. Les produits de dégradation du phosphatidylinositol sont les seconds messagers de nombreux hormones et facteurs de croissance. Ils jouent un rôle pivot dans la régulation de la prolifération cellulaire.                                                           

 

Mécanisme de la commande médullaire au niveau de la plaque motrice, A. Klarsfeld, Biochimie, 1987 ; 69 : 433-437, A. Klarsfeld, JP Changeux, Proc. nat. acad. sc. USA, 1985 ; 82 : 4558-4562, R. Laufer, JP Changeux, EMBO j. 1987 ; 6 :  901-906.  Les motoneurones médullaires α libèrent au niveau de la plaque motrice de l'acétylcholine et un neuropeptide, le CGRP, lié au gène de la calcitonine. L'Ac-ch se fixe sur son récepteur en déclenchant la dépolarisation et la contraction de la fibre musculaire. La fibre rétroagit négativement en diminuant l'expression du gène de la sousunité α du récepteur, effet antagonisé par le CGRP qui favorise l'expression du gène.

4.1028 particules par Homo sapiens  _  4 1H à 4He + 7 % de l’énergie des 4 H

 

L'assemblage des mitochondries, par R. Durand, La recherche, 1986, 2, 174, vol.17, 162 -171.

Nos cellules  fabriquent plusieurs kg d'ATP par jour et y incorporent l'énergie produite par l'oxydation des nutriments dans les mitochondries. Ce sont des entités douées de réplication autonome et dont les constituants sont exprimés pour partie par l'ADN cellulaire et le mito ADN exigeant une coopération étroite entre les deux ADN. Ce n'est pas le nombre des mitochondries qui compte, mais leur volume i.e. la surface de leurs membranes qui peut aller jusqu'à 100 fois la surface de la membrane cellulaire. La mitomembrane contient les enzymes de la respiration cellulaire et du métabolisme intermédiaire. Les mitochondries sont mobiles, peuvent se diviser, fusionner : la cellule adapte ces événements à ses besoins en ATP. Les enzymes de la chaîne respiratoire se classent en 4 complexes de protéines I à IV, couple rédox, le IV étant la cytochrome oxydase ; le système ATP synthétase  comprend une partie intramembranaire (canal à protons), une partie tournée vers la membrane  cimentée par des phospholipides membranaires codés par  l'ADN cellulaire. L'ADN synthétase comprend 300 protéines, les cytochromes, une douzaine de protéines codées par un gène nucléaire, sauf la sousunité S. Le mito ADN représente 2 p. cent de l'ADN nucléaire : 15 à 20.000 nucléotides. Un excès de nutriments sucrés provoque une répression catabolique par le glucose, une inhibition de la biogenèse des mitochondries ; une chute a l'effet inverse.

Le mito ADN comprend une séquence acodante commune à tous les mitogénomes animaux  : 22 ARNt et 2 ARNr sont codés par le mito ADN qui a aussi 13 gènes codant des protéines SU 1, 2, 3, de la cytochrome oxydase, l'apocytochrome, SU 6 et 8 de l'ATP synthétase. Dans ce système multienzymatique membranaire les sousunités synthétisées dans la mitochondrie sont couplées avec les protéines cellulaires. Mille gènes nucléaires sont impliqués dans la biogenèse des mitochondries dont certains sont régulés par le mito ADN qui module la synthèse de protéines cytoplasmiques. De même l'expression des génes mitochondriques est sous commande de gènes nucléaires. Au cours de l'évolution des gènes sont passés des  mitochondries au noyau. Cet événement phylogénique a un pendant ontogénique qui aurait plu à Häckel : le vieillissement du champignon Podospora anserina est dû au transfert de mitogènes dans l'ADN nucléaire.

 

L'avortement : incidence de la contraception et motivations. Enquête à Bordeaux,  par M. Frésel-Lozey,  Population, 3, 1980 : 545-564.  En 1976, 211 femmes  admises pour IVG, choisies au hasard,  ont été interrogées. L'âge moyen des célibataires est plus précoce (24 ans) que celui des mariées (30,6 ans). Le recours à la contraception (71 %) varie avec l'âge (43 % pour les moins de 20 ans, 70 % à 20-29 ans, 82 % à > 30 ans ; avec le statut : mariées 82 %, célibataires 60 %. La contraception orale est utilisée par 41 %, le retrait 17,1 %, la continence périodique 7,6 %, le préservatif masculin 2,4 %, le diaphragme 0,9 %, la toilette vaginale 0,9 %, le stérilet 0,5 %, aucune 28,9 %. Deux tiers des femmes antérieurement sous contraception orale l'avaient abandonnée pour raison médicale, psychologique (association à l'idée de stérilité et de prise de poids) démobilisation par rupture de relations, enfin 4 arrêts volontaires par désir initial de grossesse.  Seules 10 % n'ont aucune expérience de la contraception, 20 % n'avaient aucune méthode lors du coït en cause, 6 femmes sur 10 ne sont protégées qu'occasionnellement, il y a une résistance certaine à la contraception orale, 46 % ont déjà eu une grossesse indésirée, 16,5  un avortement provoqué, (mariées 14 %, célibataires 24 %). Les femmes mariées à 70 % ne veulent plus de grossesse pour 14 % des célibataires. Les autres raisons des mariées sont la crainte de perte de l'emploi, la contrainte d'un engagement financier à long terme, la situation économique précaire, la crainte d'un handicap de l'enfant du fait d'antécédents familiaux ou de rubéole. Les célibataires, dont la moitié n'a pas répondu à la question,  opposent les difficultés sociales, l'opposition de l'entourage, le risque de rejet du travail et de chomage. En conclusion  un quart des grossesses résulte d'une absence de contraception  et trois quarts d'une pratique inefficace des méthodes traditionnelles. A noter l'absence quasi totale du stérilet.

 

Le rôle des stimulus auditifs arythmogènes dans la mort subite, par O. Topaz, A. Castellanos, LR Grobman, RJ Myerburg, Amer. heart j. 1988 ; 116 (1) : 222-226  Dans 10% des autopsies pour mort subite du sujet jeune aucune anomalie cardiaque n'est décelée. Il apparaît un lien entre une stimulation auditive et le déclenchement d'une syncope par fibrillation ventriculaire, en particulier au cours du syndrome d'allongement de QT ou troubles de la repolarisation de type anischémique. Plusieurs observations témoignent de syncopes ou morts suibites déclencheés par un stimulus sonore brutal ainsi que de fibrillations précédées par une aura auditive. Le stress sonore pourrait avoir sur le myocarde le même effet arythmogène que le stress oxygène, physique  ou psychologique. Les auteurs décrivent deux voies hypothétiques efférentes arythmogènes centrales activées  par interférence  avec des volées auditives au niveau de l'hypothalamus, du souscortex et du cortex. D'autre part on connaît des anomalies chromosomiques  responsables de malformations du coeur et de l'oreille. Des connexions anatomophysiologiques entre l'oreille interne et un myocarde sensibilisé par une instabilité électrique, un déséquilibre congénital entre les sympathiques cardiaques droit et gauche, des anomalies métaboliques ou des artérioles, une fibrose, une hypoplasie du faisceau de His, un syndrome de Refsum alliant troubles de la conduction cardiaque, allongement de QT et et ondes T anormales, sont incriminés dans une part des fibrillations ventriculaires.          

 

Mental stress and induction of silent myocardial ischemia in patients with coronary artery disease, N. engl. J med 1988 ; 318, : 1005-1012, par A Rozanski,  Le stress cognitif, silencieux cliniquement et électriquement, s'accompagne souvent de modifications myocardiques ischémiques décelables par la ventriculographie isotopique, avec dyskinésie ventriculaire analogue à celle provoquée par une épreuve d'effort maximal.

 

Potassium alimentaire et mortalité cérébrovasculaire, Méd. hyg. 1987, 45: 1703-12

Une alimentation riche en potassium par apport de fruits et légumes frais est corrélée à une moindre pathologie cérébrovasculaire et cancéreuse. L'effet protecteur du K alimentaire n'est explicable qu'en partie par une baisse de la p°  artérielle.

 

La stimulation d'enzymes de la photosynthèse par la lumière, par A. Moyse et P. Gadal, La vie des sc. C.R.A.S. série gle, 1988, 5, 3 : 169-185,  La biooptIque a le vent en poupe. La découverte de la photostimulation des enzymes catalysant la réduction du CO2 en glucides chez les plantes et les phytobactéries en est un  exemple. Elle ajuste les vitesses de réaction du cycle photoréductif du C aux vitesses des transferts d'électrons  qui leur sont liés. Ce qui implique des relations stéréochimiques précises entre d'une part, les membranes internes des chloroplastes porteuses des pigments photocapteurs et les transporteurs d'électrons, et d'autre part, les protéines enzymes trés mobiles dans le stroma des chloroplastes. La photostimulation des enzymes procède par ajustement d'un pH optimal, concentration en Mg++, favorables à la fixation du CO2 dans le stroma, et, surtout,  rupture des ponts disulfures des polypeptides enzymes. Les ferrédoxines, transporteurs membranaires d'électrons, réduites par photochimie réduisent à leur tour les thiorédoxines qui rompent les ponts disulfures et régénèrent ainsi le substrat de  fixation du CO2. Ce petit nombre de mécanismes contraste avec la diversité des enzymes stimulées selon les différents types métaboliques des plantes.     

 

La sécrétion acide de l'estomac : un mécanisme biologique peu commun, par  MJM Lewin, méd/sciences 85, 1 : 234-240,  Les cellules bordantes de l'estomac sécrétent 2-3 l d'une solution concentrée de ClH et, avec les autres cellules exocrines, du CO3HNa, des glycoprotéines (cellules à mucus), du pepsinogène (cellules principales), le facteur inrinsèque (cellules pariétales). La secrétion de ClH agit par son volume : dilution du bol alimentaire et régulation du temps de transit, son acidité, sa bactériostatique, l’activation du pepsinogène en pepsine, la freination de la sécrétion de gastrine, la libération de sécrétine. En contre partie elle joue un rôle dans l'ulcérogenèse. La cellule pariétale est activée par des facteurs neurohormonaux via des récepteurs sur sa face basale : récepteurs histaminiques H² dont la liaison avec l'histamine active une adénylate cyclase  conduisant à la formation d'AMPc qui active le transport d'HCl via des protéines kinases ; récepteurs cholinergiques muscariniques déclencheurs de l'entrée de Ca++ avec pour second messager l'inositol triphosphate provoquant la stimulation de protéines kinase et de calciprotéines, aboutissant à l'activation du transport de ClH ; un récepteur gastrinique hypothétique ; des récepteurs de peptides inhibiteurs, GIP, EGF,  somatostatine activateur de phosphoprotéines phosphatases antagonistes des protéines kinases. Le transfert d'ions H+ du sang vers le suc gastrique augmente d'un facteur 106,4 alors que la concentration de Cl- est à peine supérieure. La demande énergétique est des plus importantes. La surface apicale sécrétoire de la muqueuse gastrique multipliée par les plis,  les villosités et les canalicules intracellulaires à  crypte et microvillosités,  atteint plusieurs dizaines de m².   L'ATP est nécessaire et suffisant pour la mise en route et le maintien de la sécrétion de H+ catalysée par la  (H+,K+)-ATPase avec échange d'H+ et K+ au travers de la membrane des tubulovésicules et des canalicules. Le transport de Cl- dépendrait d'un canal à Cl- dépendant de l'AMPc et également couplé avec le transport inverse de K+. Le cycle est bouclé avec le couplage O H- et Cl-.   La pompe à protons de  la muqueuse gastrique permet une remarquable concentration de H+ à travers la membrane cellulaire vers la lumière gastrique.                                                                                                                           

 

La secrétion acide gastrique : un mécanisme biologique peu commun, par S. Bonfils, méd/sciences,  1985-5 : 241-247  L'estomac secrète 2 l de suc gastrique - ClH, pepsinogène, pepsine, mucus - par 24 h à pH 1, intamponné pendant la nuit. On distingue l'hypersecrétion (x 2 ou 3) sans ulcération obligatoire, la secrétion normale sur tissu fragilisé, la secrétion gastrique extériorisée sur tissu oesophagien ou duodénal, les lésions par hyperchlorhydrie massive ou avec cofacteur. Les anticholinergiques sont peu efficaces, ont des effets extradigestifs indésirables et modifient le sphincter du pylore (+) et du cardia (-). Les autres anti-H2 sont efficaces sur la poussée ulcéreuse, mais l'arrêt du traitement est suivi de rechute, dans la prévention de l'ulcère de stress  les échecs vrais sont dus à la secrétion de gastrine, le surdosage donne des troubles psychiques. Enfin l'action antisecrétoire ne modifie pas le génie évolutif de la maladie ulcéreuse. Les dérivés du benzimidazole (oméprazole) sont des antiacides trop efficaces  et l'achlorhydrie peut induire un cancer. Les prostaglandines ont une action modérée mais exercent un effet cytoprotecteur sur la muqueuses gastrique.

 

Le code génétique : variations sur un thème universel, par JC Dreyfus, Méd./sciences 1985, 1 : 276-278 La théorie des oscillation suppose qu'une mutation intéressant les 2 premières bases provoque toujours un changement de code, contrairement à la 3e qui accepte, sauf pour deux aa, 2 3 ou même les 4 bases indifféremment. Des ARNt suppresseurs, capables de lire les codons terminaux ont été découverts chez des bactéries, des levures, et même des mammifères. On peut aussi en fabriquer in vitro. Le génome des mitochondries humaines a 16.569 paires de base pour 80.000 dans celui des levures. Il y a 22 à 24 ARNt mitochondriques pour 32 dans le noyau cellulaire. Les règles de lecture des 3èmes bases sont moins strictes et varient pour les mitochondries d'une espèce à une autre. Deux des trois codons non sens du génome nucléaire sont codants dans les mitochondries.  Il en est de même dans 4 espèces de ciliés dont deux variétés de paramécies et même chez un protocaryote où UGA code le tryptophane comme chez les mitochondries. On ne sait pas si ces variations ont précédé ou suivi la fixation du code génétique, elles ne remettent pas en cause l'universalité du code. On pourrait même s'étonner qu'il y en ait si peu de  grippements de rouages par les multiples grains de sable des mutations .                                                      

 

Découverte d'inducteurs du mésoblaste, DL Weeks, DA Melton, Cell, 1987 ; 51: 861-867, D Kimelman et M Kirschner, Cell, 1987 ; 51 : 869-877.

L'induction du mésoderme au niveau du pôle végétatif de l'œuf de batracien xénope est déclenchée in vitro par une protéine analogue du facteur de croissance transformateur ß (FCT-ß)  codée par un ARNm d'origine maternelle ou par une combinaison de FCT-ß et du facteur de croissance des fibroblastes.

 

Mécanisme de la commande médullaire au niveau de la plaque motrice, A. Klarsfeld, Biochimie, 1987 ; 69 : 433-437, A. Klarsfeld, JP Changeux, Proc. nat. acad. sc. USA, 1985 ; 82 : 4558-4562, R. Laufer, JP Changeux, EMBO j. 1987 ; 6 :  901-906.   Les motoneurones médullaires α libèrent au niveau de la plaque motrice  l'acétylcholine et un neuropeptide, le CGRP, lié au gène de la calcitonine. L'Ac-ch se fixe sur son récepteur en déclenchant la dépolarisation et la contraction de la fibre musculaire. La fibre rétroagit négativement en diminuant l'expression du gène de la sousunité α du récepteur, effet antagonisé par le CGRP qui favorise l'expression du gène.

 

Twofold Cu Zn S0 D activity suyggesting homozygous submicroscopic duplication of chromosome 21 in the orangutan, par J. de Grouchy, A. Nicole, C. Cochet, N. Créau-Goldberg, PM Sinet,  Ann.  gén. 1988, 31, 2, 73-74.  Le phénotype de Pongo pygmaeus évoque plusieurs traits du phénotype trisomique 21 humain. L'activité de la Cu Zn superoxyde dismutase de l'orang outan est double de celle du chimpanzé et de l'homme, celle des trisomiques 21 est de 1,5. Les auteurs font l'hypothèse d'une duplication inframicroscopique survenue tôt dans le phylon de Pongo sur le chromosome 21, d'abord hétérozygote devenue homozygote. Le fait que toute une espèce puisse présenter un trait considéré comme anormal dans l'espèce humaine relativise la frontière entre le normal et l'anormal d'autant que  l'espèce Pongo a survécu dix millions d'années malgré ce "handicap".  C'est au moment où cette espèce est du fait de l'homme en voie de disparition qu'on s'aperçoit qu'il pourrait constituer un excellent modèle pour la trisomie 21 et l'Alzheimer. Cet article, avec 5 autres sur 9 de cette revue française, est écrit en anglais par des auteurs français qui se traitent en annexe de Miss, Mrs et Mr. Ce qui montre le degré de colonisation réussi par l'impérialisme linguistique anglosaxon sur l'expression médicale française.

 

Les ribozymes et l'origine de la vie, par MD Been et TR Cech, Science, 1988 ; 239 : 1412-16. L'ARN est doué d'activités ribonucléasique et d'autoépissage. La première molécule de la vie a pu être un ARN autréplicable et autocatalytique, réplicase originale. Enrichie en introns de Tétrahyména thermophila doués de ces propriétés et de dinucléotides comportant un G en 5', une amorce d'acide pentaribocytidylique peut être allongée en l'absence de protéines. L'ARN intronique catalytique est une enzyme (ribozyme),  peut-être la première réplicase. 

 

Transport des protéines dans le noyau, par DD Newmeyer D. Forbes, Cell, 1988 ; 52 : 641-653,par WD Richardson, Cell, 1988 ; 52 : 655-664.  Les protéines nucléaires sont fabriquées dans les ribosomes cytoplasmiques et gagnent le noyau par étapes : adressage par fragment terminal marqueur  de destination, comme pour chaque organite, amarrage à la membrane nucléaire sans apport d'énergie, traversée des pores nucléaires avec dépense d'ATP ; tous mécanismes inconnus. 

 

Activation des gènes de l'hémoglobine au cours du développement, par D. Labie et R. Krichnamoorthy, méd./sc. 1988, 7, 4, 427-434. Le gène codant la sousunité a sur le bras court du chromosome 16 et  le gène codant la sous-unité ß sur celui du 11 ont  3 exons et 2 introns chacun. Les gènes a1 et a2 codent la même protéine et ont été dupliqués, comme les Gv et Av qui ne diffèrent que par un acide aminé sur 136. A toutes les étapes de la vie plusieurs hémoglobines sont exprimées. Les globines embryonnaires ζ et ε, synthétisées au niveau du sac vitellin, sont progressivement remplacées entre la 6e et la 8e semaines. A la fin de la vie foetale l'érythropoïèse hépatique et splénique devient médullaire. La synthèse de la chaîne ß s'élève avant la naissance. Celle de la chaîne δ restera toujours faible. Au cours de la première année se fait la double commutation des γ en ß - δ et du changement de rapport Gv/Av 3/1 en 2/3. Une cinquantaine de mutations délétionnelles ou non ont pour phénotype commun la persistance d'hémoglobine foetale. Ce syndrome accompagne aussi la drépanocytose,  les ß-thalassémies et les anémies aplastiques congénitales de Blackfan-Diamond et Fanconi. Enfin l'augmentation peut être acquise au cours des régénérations d'érythropoïèse rapide, de la leucémie juvénile myéloïde chronique et autres hémopathies malignes. Les différentes expérimentations  : transplantations de cellules hématopoïétiques, expression de gènes d'onco-érythroblastes, expression chez  des souris transgéniques, expression in vitro, et in vivo chez le babouin, ne permettent encore de construire aucun modèle cohérent de l'ontogénèse dynamique des hémoglobines.

 

Hémophilie A par mutagenèse insertionnelle,par HH Kazazian, Nature, 1988, 332: 164-166  Sur 240 cas d'hémophilie A, on a décelé deux fois une erreur génétique par insertion d'un fragment de plusieurs kilopaires de bases à l'intérieur de l'exon 14 du gène du facteur VIII. L'insert est un fragment de séquence répétitive, du type rétrotransposon d'ARN par mutations de novo apparues dans l'œuf ou l'embryon, présent à 105 copies dans le génome. 

 

Prospective study of perinatal transmission of Chlamydiae trachomatis,par J. Schachter, JAMA, 255, : 3374-77, 27.06.1986.  L'incidence annuelle des  conjonctivites à Chlamydia trachomatis est de 825 p. 100.000 naissances, celle des pneumonies  est de 753 p. 100.000,  bien supérieure à celle des infections périnatales à cytomégalovirus ou à herpèsvirus. Les cultures de prélèvements au niveau des conjonctives, du rhinopharynx, du rectum et du vagin indiquent la présence de chlamydies chez 36 % des nourrissons et des taux d'IgG supérieurs à 1/64 chez 60 %. Le traitement est curatif chez la mère (érythromycine) et le partenaire  (tétracycline)  et préventif chez l'enfant (érythromycine).

 

Toxic schock syndrome : a newly reccognized complication of influenza and influenzalike illness, par K.L. Mac Donbald, JAMA, 257 : 1053 - 1058, 27.02.1987. 

Toxic schock syndrome during an influenza outbreak, par S.J. Sperber, JAMA, 257 - 1086 - 1087, 27.02.1987.

Toxic schock syndrome and staphylococcal pneumonia, par B. Marchant, Lancet, 05.09.1987, 578

Dix chocs toxiques ont été observés au cours de grippes. Dans sept cas la toxine-1 a été isolée de culture de  staphylocoque doré trouvés dans les dix  prélèvements bronchiques.

Enfin deux cas  au cours de pneumonie staphylococcique ont été rapportés.

 

De l'examen de la structure du sommeil au traitement de la dépression, par C.A. Raymond,  J.A.M.A., 1988, 259 ; 7 : 959-960  La privation totale ou partielle d'une nuit de sommeil guérirait 60 à 70  % des dépressions. Le mécanisme est inconnu : baisse de la t° et augmentation de la secrétion de théréostimuline ? augmentation du cortisol et inhibitipon de la prolactine ?  ajustement des rythmes circadiens des neurotransmetteurs ? Psychotropes et lithium prolongeraient ces effets.

 

J. Petitot, La physique du sens, Fusion, 53, rue d'Hauteville, P10  La croyance en un ordre transcendant la physique est la seule raison d'être de la théorie physique.

L'érection pilaire fait bouffer le pelage, augmente la carrure pour impressionner.

Le passage du décubitus à la verticale multiplie par six l'aldostéronémie.

Les barorécepteurs cervicaux ne font pas la différence entre une chute de 10 % de la TA par hémorragie massive et un changement de position, reste de quadrupédie.

Perte des glandes apocrines de l'homme après le 5e mois intra-utérin.

L'homme seul primate qui a la peau nue, sans glandes apocrines, très adipeuse, transpire le plus.

 

Hypertension et alcool, par L. Poggi, Rev. prat. méd. gén. 1988, 26:1-2  L'HTA augmente avec la consommation d'alcool à partir de 3 verres par jour. Elle disparaît après  sevrage.  Une absorption  massive peut provoquer une hypertension aiguë génératrice d'hémorragie cérébroméningée. L'alcool peut annuler le traitement d'une HTA. Il serait responsable de 5 à 7 % des HTA.

                                                                                                                        

Alcool et accidents, Etude de 4796 cas d'accidents admis dans 21 hôpitaux francais entre octobre 1982 et mars 1983, par le Haut comité d'étude et d'information sur l'alcoolisme, La doc. française, Paris, 1985  Les 3427 H et 1369 F, étaient âgés de plus de 15 ans et admis moins de 3 h après l'accident, sans en privilégier l'heure, le jour ou le type, avec mesure du taux d'alcoolémie et des marqueurs biologiques d'une surconsommation habituelle d'alcool, GGT et VGM. Les principaux résultats collectés sont :- la forte proportion des blessés (27 % des H et 31 % des F) présentant les signes d'une surconsommation chronique d'alcool, avec cependant une alcoolémie basse au moment de l'accident chez la moitié des H et le quart des F ;- la proportion moins élevée des buveurs occasionnels, sans signe de surconsommation chronique mais d'alcoolémie égale ou supérieure à 0,80 g/l (11 % des H et 2 % des F ; -  parmi les alcoolémies > 0,80 g/l, celles > 2 g/l concernent 34 % des H et 32 des F de  < 30 ans, 57 % et 49 des > 30 ans, soit 12 % des blessés et 5 % des blessées, et 12 % des époux, 25 % des veufs ou divorcés, 32 % des célibataires ;- les taux d'alcoolémies > 0,80 g/l varient avec les types d'accidents,  rixes 55 et 28 %, circulation 37 et 10 %, accidents domestiques 25 et 12 %, circulation du travail 17 et 10 %, trajet 15 et 2 %, A.T. 8 et 1 %, accidents de sport 3 et 1 %. Enfin le taux des chomeurs à alcoolémie élevée est double de celui de l'ensemble des H.

 

The relative impact of smoking and oral contraceptive use on woman in the United states,  par G.M. Goldbaum, JAMA, 258 :1339 - 1342, 11.09.1987.   Dans une population de 6.000 femmes de 18 à 44 ans de 28 états américains 7,4 %,  soit 3,7 millions  par extension à l'ensemble de la population, fument  sous contraception orale  dont 1/7  plus de 25 cigarettes par jour.

 

                                   pilule  -                pilule  +

                        _________________________________________                      

non fumeuses             1                          4                                                              _____________________________________________________

 

 fumeuses                    7                        39

                        _________________________________________

 

Le risque de maladie cardiovasculaire est multiplié par 4 par la contraception orale, par 7 par le tabagisme et par 39 si cumul de ces deux facteurs de risque.                                            

Taxes sur le tabac 65 % du prix de  vente : 25 GF, 186/10000 ds l'indice des prix

le tabac 50.000 emplois, 39 % de fumeurs.

 

The effect of cigarette smoking on pulsatile LH secretion, Thomas EJ Edudge W, Magill A Weddell A Dpt of obstetric gynecology and biochemistry Newcastle general hospital Newcastle upon Tyne NE4GBE  Chez l'animal l'inhalation de fumée de tabac altère la secrétion de gonadotrophine, la nicotine peut bloquer le proestrus LH singe, rats. Chez l'homme elle affecte diversement la fertilité et a des effets antioestrogéniques qui ne sont pas médiés par une modification de la secrétion de LH.f

 

Importance des neurotransmetteurs dans les phénomènes de dépendance, par C. Favre-Bismuth, Annales de méd. 1988, 6, 260-263.  Les drogues sont des substances interférant avec la sécrétion des neurotransmetteurs ou avec  leurs récepteurs : opiacés / endorphines ; benzodiazépines, alcool et barbituriques  / récepteurs gabergiques ; nicotine antagoniste du recaptage de la sérotonine et déclencheur de la sécrétion de noradrénaline et de dopamine ; amphétamines et cocaïne / relargage de noradrénaline, de dopamine et de sérotonine, et abaissement du seuil d'autostimulation hédonique. Après 8 jours de choix entre nourriture et cocaïne le singe choisit la cocaïne. Il n'y a que la transmission cholinergique partout présente dans l'organisme qui n'ait pas de correspondant exogène.

Ces  neurotransmetteurs gérent des fonctions mentales fondamentales chez le primate : vigilance, anxiété, humeur, euphorie. La façon d'être au monde se détermine dans l'enfance par la modulation des endorphines. La neurosécrétion peut être abaissée congénitalement, ou par épuisement dans un environnement pauvre ou agressif, par consommation répétée de drogues saturant les récepteurs et mettant au repos la sécrétion correspondante (d'où état de manque à l'arrêt de la drogue et remplacement de la recherche hédonique par un évitement du manque), enfin le syndrome d'insensibilité congénitale est lié à une hypersécrétion d'endorphines.

Les effets adverses sont la toxicité  somatique et le courtcircuitage du comportement physiologique par un  produit à tout faire qui  isole le sujet du monde. La forte consommation des benzodiazépines, de tabac, des amphétamines et de la cocaïne reflèterait l'inadéquation entre les capacités du cerveau et la complexité des problèmes qu'il a à résoudre.

Enfin n'ont pas encore été envisagés les retentissements sur la transmission cholinergique partout présente de la plaque motrice aux centres nerveux et l'existence de nombreux autres peptides.

Les neurosecrétions et neuromodulations sont affectées congénitalement, par épuisement, déficit ou   saturation. L'éthique et les comportements dépendent probablement  de la façon dont l'individu module ses propres secrétions psychotropes endogènes. L'encéphale semble posséder son code de conduite de base et contrôle même la vie viscérale avec son peptide vaso-intestinal.  

Les inconvénients des psychotropes exogènes sont les effets secondaires et la mise au repos des endogènes par saturation des récepteurs. Les produits psychotropes varient avec les cultures,  trouvés par comportement exploratoire ils sont conservés parce que facteurs de dé

pendance.

 

La dépendance (alcool, tabac, drogues...) problème psychologique ou phénomêne biologique, par S. Dally, J. Dugarin, C. Bismuth, R. Molimard, J. méd. chir. prat., 1987, 158, 7, 364-372.   Le cerveau est un organe cible pour un grand nombre de xénobiotiques dont beaucoup sont  susceptibles de  développer une appétence. La plupart  ont le même effet sur l'animal dans des expériences d'autoadministration par voie intraveineuse : jusqu'à mille injections par jour avec la phénocyclidine chez le rhésus. L'accoutumance oblige le sujet à augmenter progressivement les doses et la tolérance le  lui permet en reculant les effets toxiques. La dépendance est signée par le syndrome de sevrage. Il ne s'agit pas d'une "manie" mais d'une adaptation physiologique dont l'inversion est difficile.

La tabac est une drogue  selon la définition de l'OMS, produit qu'on s'autoadministre chroniquement contre sa raison et sa volonté. La notion de drogue dure ou douce n'est pas opérationnelle. Toute dépendance vraie est dure. 0, 70 p. cent des fumeurs ayant infarcté et 50 p. cent des opérés d'un cancer des bronches refument. Le cycle  tabagique est du type besoin-comportement-récompense-satiété-besoin-. Il pourrait s'agir d'un détournement des mécanismes innés de régulation du milieu intérieur trés peu accessibles à la volonté.

L'hypothèse d'une dépendance pharmacologique à la nicotine se réfère à plusieurs faits : la nicotine est le plus abondant des alcaloïdes du tabac, c'est un neurotrope dont la fixation sur des récepteurs  libère la plupart des neurotransmetteurs, la nicotinémie des fumeurs est stable même après passage à des cigarettes moins dosées, les taux des fumeurs, chiqueurs et  priseurs sont équivalents, la gomme à la nicotine aide au sevrage. Cependant ce serait la seule drogue inutilisée pure,  il y a trés peu de dépendance à la gomme à la nicotine et l'autoadministration de nicotine est irreproductible chez l'animal.  La responsabilité de la nicotine n'est pas prouvée et il y a beaucoup d'autres candidats. La résistance des milieux scientifiques, financiers et de l'opinion à l'expérimentation sur la dépendance tabagique est un autre élément de mesure de la puissance de la drogue tabac.

La notion de dépendance est purement descriptive. En fait elle s'oppose à l'autonomie et relève de l'hétéronomie, état de qui est régi, non selon ses propres lois, mais  par   pulsions ou  contraintes sociales. Les modèles sociologiques de consommation déviante varient selon les époques et les sociétés. Une approche psychanalytique se réfèrerait plus au vécu du drogué. La complexité et le flou du concept sont objectivés par les définitions successivement adoptées par l'OMS : toxicomanie, dépendance, dépendance de type X, pharmacodépendance, toxicodépendance...

                               

     Les paramètres de la vigueur, effet hétérotique, classiquement attribué à l'exogamie par extrapolation de celui des hybrides, augmentation de la taille,

     Biologie, Insectes, chytine,  Hadley R, La cuticule des arthropodes, P. la sc, 1986,107:64-72.  Exosquelette à 5 couches rappelant le contreplaqué, la cuticule est une barrière, en particulier contre la déshydratation, grâce aux lipides associés à une couche d'air immobile piégée et aux canaux à Ca, lipides, enzymes. Les propriétés étonnantes de la barrière de chitine intéressent la bionique et la lutte écologique.   

 

Biologie marine, cétacés, comportement

Sur l'origine des empreintes de grande taille observées dans les sédiments pélagiques de Méditerannée occidentale, par C  Bellaïche,  Larges entailles à bourrelets latéraux crénelés de 150x30-50 cm et 50 cm de profondeur, photographiés en soucoupe plongeante entre 840 et 2630 m. Ni activité humaine, ni processus géodynamique, ni bioturbation, ni fouissage benthique, ni activité de poissons abyssaux, mais hypothèse de cétacés, rorquals ou cachalots, chassant en labourant le fond à grande vitesse. Hypothèse confortée par la présence de boue pélagique dans leur estomac, ce qui bouleverse les données sur la plongée de ces cétacés qui était estimée inférieure à  1000 m.

 

Sociobiologie, holarchie, Insectes sociaux, solidarité ouvrière sans fraternité, par M. Veuille, La rech. 18, 190, 7-8/1987, 962-964Un des arguments fondateurs de la sociobiologie était l'explication de la solidarité sociale par l'altruisme de communauté génétique. Il vient d'être renversé par l'observation. Le degré d'apparentement entre ouvrières d'une colonie est plus faible qu'on le croyait, la femelle est  fécondée par plusieurs mâles dont elle mélange les spermes. Le ♂ hyménoptère est haploïde, tous ses spermatozoïdes sont identiques. Alors que classiquement le rapport de parenté est de1/2 entre parent et enfant ou dans la fratrie, chez les hyménoptères il est de 1 entre parent et enfant ou entre frère et sœur, mais il va de 1/2 à 1 entre sœurs.

Les sociobiologistes se rétabliraient sur la théorie du mutualisme, modèle tautologique qui déclare la conjonction supérieure à la solitude. Il est vrai qu'on avait  accepté sans sourciller l'amalgame des pinacles de la vie sociale décrétés par la sociobiologie : alors que les invertébrés coloniaux sont des agrégats, les sociétés mammifères et humaines sont des hiérarchies basées sur la domination soumission, et les eusociétés d'insectes sont des holarchies ou superorganismes.  

 

Quelques anticorps antifilaments intermédiaires, par P. Youinou, M. Blaschek, P. Le Goff,  Le cytosquelette comprend les microfilaments (D: 24nm), les filaments intermédiaires (11 nm) et les microtubules. Les intermédiaires   diffèrent d'un tissu à l'autre et  suscitent des autoanticorps monoclonaux qui permettent le diagnostic d'origine des  tumeurs. Ils comprennent des homopolymères,  vimentine des fibroblastes, desmines des myocytes, filaments névrogliques, et  des hétéropolymères, neurofilaments des neurones périphériques et 20 kératines avec leurs anticorps et les granules kératohyalins avec leurs anticorps antipérinucléaires. Les antivimentines, les antikératines et les antipérinucléaires   sont 2 à 4 fois plus fréquents dans les maladies autoimmunes (PAR, LED, sclérodermie). Le virus de la rougeole et la vimentine ont un antigène commun, ce qui suggère l'intervention de virus dans la synthèse des autoanticorps anti-fi et la genèse des maladies autoïmmunes. 

 

La stimulation d'enzymes de la photosynthèse par la lumière, par A. Moyse et P. Gadal, La vie des sc. C.R.A.S. série gle, 1988, 5, 3 : 169-185,  La biooptIque a le vent en poupe. La découverte de la photostimulation des enzymes catalysant la réduction du CO2 en glucides chez les plantes et les phytobactéries en est un  exemple. Elle ajuste les vitesses de réaction du cycle photoréductif du C aux vitesses des transferts d'électrons  qui leur sont liés. Ce qui implique des relations stéréochimiques précises entre d'une part, les membranes internes des chloroplastes porteuses des pigments photocapteurs et les transporteurs d'électrons, et d'autre part, les protéines enzymes trés mobiles dans le stroma des chloroplastes. La photostimulation des enzymes procède par ajustement d'un pH optimal, concentration en Mg++, favorables à la fixation du CO2 dans le stroma, et, surtout,  rupture des ponts disulfures des polypeptides enzymes. Les ferrédoxines, transporteurs membranaires d'électrons, réduites par photochimie réduisent à leur tour les thiorédoxines qui rompent les ponts disulfures et régénèrent ainsi le substrat de  fixation du CO2. Ce petit nombre de mécanismes contraste avec la diversité des enzymes stimulées selon les différents types métaboliques des plantes.     

 

 

Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981,

Les primates hominoïdés du miocène et le problème du ramapithèque, par L. de Bonis, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 49-53.  Le ramapithèque se distingue des dryopithécinés par des canines faibles, un émail épais, des cuspides molaires typiques, tous éléments peu différents chez le sivapithèque, l'ouranopithèque et les hominiens du pliopléistocène qui peuvent remettre en cause la réalité de ce taxon.

 

L'origine du genre Homo, par Y. Coppens, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS Paris, 1981, 55-60.  Le genre Homo,  habilis,  erectus, sapiens, a Australopithecus pour ancêtre mais s'en distingue dès - 4 MA en Afrique orientale.

 

La "gestalt" de l'évolution des hominidés, par B. Kurtén, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS Paris, 1981, 61-65.  Comparée aux modèles de phylogénie des autres mammifères, celle des hominidés pendant les derniers 3 M.A.  fait dériver le genre Homo d'Australopithecus africanus et n'est pas de type allopatrique.

 

Théories actuelles sur l'origine d'Homo sapiens sapiens, par W.W. Howells, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS Paris, 1981, 73-77.

A une évolution graduelle par lent changement génique, fréquente chez les autres mammifères, les hominidés ont préféré  une spéciation rapide par remaniements chromosomiques et sélection.

 

La paléoanthropologie chinoise, par Ju-Kang Woo, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS Paris, 1981, 79-80.  Les fossiles appartiennent aux genres Ramapithecus, Sivapithecus, Gigantopithecus et aux espèces Homo erectus, sapiens ancien et  moderne, avec des traits mongoloïdes constants à partir d'H. erectus.

 

Homo erectus était-il déja sapiens ? par J. Jelinek, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 85-89.  Le degré d'évolution d'Homo erectus ne conduit pas à sa disparition mais à Homo sapiens. Il n'y a pas de preuve d'une barrière génétique entre eux. Il est probable qu'il s'agit de la même espèce.

 

Peut-on parler d'un stade archantrhopien en Europe ? par E. Genet-Varcin, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 91-95.

L'auteur propose de réduire les genres au seul genre Homo sapiens à trois espèces : H. s. asiaticus, variétés erectus, pekinensis, sapiens ;  H. s. africanus, var. habilis, erectus, capensis, sapiens ; H. S. europaeus, var. palaeohungaricus, neanderthalensis, sapiens.

 

Les premiers Homo sapiens au Moyen-Orient, par B. Vandermeersch, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 97-100.

Les présapiens ont précédé au Proche-Orient les néanderthaliens arrivés tard à la fin du Riss-Würm.

 

Les grandes lignes de l'évolution morphologique d'Homo sapiens sapiens de son apparition à l'homme actuel, par I. Schwidetzky,  Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS Paris, 1981, 107-113.  Les tendances évolutives à long terme sont la brachycéphalisation, la gracilisation, la diminution des distances entre populations. Il faut vérifier si ce sont des changements génétiques ou des changements induits par l'environnement mais déjà inscrits dans la plasticité du génome.

 

Cultures et milieux d'Homo sapiens sapiens en Europe, par D. de Sonneville-Bordes, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 115-129.  Les changements culturels du paléolithique supérieur ne sont pas dus à des arrivées de races nouvelles, ni à une adaptation à des contraintes écologiques. Ils manifestent une dynamique sociopolitique indépendante des conditions du milieu.

 

Les débuts de l'art, par A. Leroy-Gourhan, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 131-132.  Les témoignages du sentiment esthétique sont difficiles à distinguer du jeu, de la parure, de la récolte d'objets insolites, de la magie et de la religion. Il ne semble pas remonter à plus de 30.000 ans.

 

La figuration humaine au paléolithique supérieur, par D. Vialou, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 133-139.

La représentation graphique de lui-même tient une place prépondérante et a participé à  l'organisation psychique et sociale d'Homo sapiens.

 

Recherches de stigmates de l'hominisation par la méthode vestibulaire, par R. Fénart, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 141-146.  Le rubicon humain, peut-être quantifié par le trajet ontogénique des points clefs du crâne en projection sagittale,  en particulier ceux de la sphère bipariétale, des relations occipitofaciales, du triangle endofacial et des aires sagittales.

 

Apparition ou avènement du langage, par A. Delmas, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 147-152.  L'hominisation débute par la verticalisation et se termine à l'apparition du langage. Il n'apparaît pas ancien  mais la pensée et la communication par cris, gestes et actes ont  pu le précéder. Il n'est pas non plus lié au progrès technique et culturel. Les éléments anatomiques le permettant l'ont précédé et ont demandé un long apprentissage.

 

L'influence du milieu humain sur l'évolution des génomes collectifs, par J. Hierneaux, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 219-222.  Dans l'espèce humaine la culture et les mythes s'interposent entre le milieu et le génome. La sélection n'est plus seulement naturelle, mais aussi culturelle.

 

Influence des conditions sociales sur la taille et l'âge de la puberté,  par Z. Gavrilovic, Les processus de l'hominisation, Colloque intern. du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 223-228.

La taille des étudiants et des urbains est plus grande, la puberté plus précoce en ville, les règles plus tardives dans les familles nombreuses ou à revenus inférieurs.

 

Biosociologie et évolution, par A. Ducros, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 228-232.  Plusieurs voies de recherche, éthologie animale, ethnologie des chasseurs cueilleurs (statut qui s'étend sur 3 MA alors que la sédentarisation date de 12.000 ans), sélection naturelle, s'offrent à la biosociologie sans tomber dans le biosociologisme de Wilson. Parmi les éléments innés ayant participé de l'hominisation on doit faire une place à la pulsion  exploratoire ou curiosité. "L'hominisation a débuté quand un primate au lieu de continuer à faire de la recherche appliquée à l'obtention de nourriture s'est mis à faire de la recherche fondamentale sans but précis".

 

Influence de l'altitude, aspects hémotypologiques, cytologiques et enzymatiques, leur rapport avec certaines données physiologiques, par G. Larrouy, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS Paris, 1981, 233-239.  La vie en altitude a provoqué des modifications, par acclimatation génétique ou mésologique postnatale, telles que l'augmentation de volume du thorax, la capacité respiratoire et d'expansion thoracique, une hyposensibilité à l'hypoxie et à l'hypercapnie, une TA pulmonaire systolodiastolique élevée avec hypertrophie de l'artère pulmonaire et du ventricule droit, maintien des paramètres métaboliques cérébraux malgré une diminution du débit cérébral, diminution des débits sanguins cutané, musculaire et coronaire au bénéfice de la circulation pulmonaire, polyglobulie permise par une microcytémie et une élévation de la teneur moyenne en Hb, méthémoglobinémie augmentée régulant la courbe de dissociation de l'Hb et à rôle de réserve d'O2, activité plus faible des diaphorases (NAD et NADP).

Influence du climat, par P. Moeschler, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 241-244.  L'homme vit dans deux mondes : un monde naturel (animal, végétal, sol, air, eau), un monde sociotechnique et mythocognitif (Ruffié). D'où l'indissociabilité de la nature et de la culture, de l'homme et  de la société. L'homme est adapté à un climat chaud modérément humide, les adaptations extrêmes sont possibles, génétiques ou non, on ne sait. La pigmentation noire est préjudiciable pour l'homme nu dans la savane tropicale (?). Le climat a agi sur les écosystèmes du cadre de vie de l'homme et directement sur sa variabilité phénotypique.

 

Endogamie, exogamie et microévolution, par P. Marquer, Les processus de l'hominisation, Colloque international du CNRS, Paris 16-20 juin 1980, Ed. du CNRS, Paris, 1981, 259-263.  En l'absence d'histidine, la synthèse d'ADN se poursuit lentement malgré l'arrêt de la synthèse protéinique. Certains segments d'ADN sont répliqués préférentiellement. Les propriétés de ces bactéries nécessitent une ADN-polymérase a eucaryote. Paradoxalement les archéobactéries forment un groupe intermédiaire entre les eubactéries et les protistes eucaryotes. Leur nom a été bien mal choisi. Dans la même situation,  chez E. coli,  la synthèse de l'ADN est bloquée. 

 

Le principe  vital et l'âme pensante, F. Bouillier, Didier, Paris 1873.  La loi fondamentale de la vie est l'échange de matière continuel entre le corps vivant et le milieu cosmique. De là résulte un véritable circulus ou tourbillon rénovateur du corps dont la rapidité mesure l'intensité de la vie.

 

Biophysique, Renaissance du magnétisme moléculaire, par O. Kahn, La vie des sciences, C.R.A.S. série gle, 1988, 5, 3 : 187-21  Les métalloprotéines possèdent plusieurs états électroniques proches en énergie et plusieurs sites magnétiques en interaction, leur attribuant des propriétés magnétiques remarquables reflets de la nature et de l'intensité de ces interactions. On sait aussi construire des édifices moléculaires possédant plusieurs états électroniques. Une ingénierie moléculaire des systèmes magnétiques a permis la synthèse de molécules présentant un ordre ferromagnétique et une aimantation spontanée en deçà  de la t° d'ordre. Le biomagnétisme explique la bistabilité moléculaire et permet d'inventer de nouveaux matériaux. L'état fondamental de  certains composés peut être modifié par une faible perturbation extérieure. Quand la transition d'un état à un autre est abrupte et présente une hystérésis, apparaît un effet de mémoire.  Ce chapitre de la biophysique ouvre la voie vers de nouveaux composés moléculaires adaptés au traitement de l'information.

 

Physique théorique, P. Duhem, La théorie physique, son objet, sa structure, Vrin 1981

1. La théorie physique, explication d'un ensemble de lois expérimentales, 

2. résume et classe logiquement un ensemble de lois expérimentales.

Si 1 la physique théorique est subordonnée à la métaphysique et sa valeur dépend du système métaphysique adopté.

L'accord avec l'expérience est pour une théorie physique l'unique critère de vérité.

La théorie est une économie de pensée, prévoit, prophétise, devient classification naturelle. Une expérience de physique n'est pas simplement l'observation d'un phénomène, elle est aussi l'interprétation théorique de ce phénomène. Le résultat d'une expérience physique est un jugement abstrait et symbolique.

L'expérience de physique est moins certaine mais plus précise et plus détaillée que la constatation triviale d'un fait.

Une loi physique n'est ni vraie ni fausse, mais approchée, symbolique, provisoire.

 

Physique, transition de phase. Les réapparitions de phases, par J. Walker et C. Vaux, P. la sc. 117, 7-1987, 80-90.  Le refroidissement d'un corps physique s'accompagne à un moment critique d'un changement de phase avec passage d'un état plus ou moins désordonné à un état plus ordonné dont l'exemple le plus simple est la transition eau / glace. Il est des cas où la poursuite du refroidissement entraîne la réapparition de la première phase. Autre exemple un mélange binaire devenant miscible en abaissant la t° puis redevenant mélange. A haute t° la miscibilité et l'entropie sont maximales, les molécules s'orientent au hasard, l'entropie de répartition et l'entropie d'orientation sont élevées. La t° baisse, la diminution d'énergie due aux forces de van der Waals et aux liaisons H oriente les molécules neutres attirées  par les condensations asymétriques des nuages électroniques, l'attraction étant plus forte entre molécules identiques.  L'énergie totale diminue, ainsi que les entropies de composition et d'orientation, si la t° continue de baisser l'entropie de composition s'élève avec la  réapparition du mélange,  mais l'entropie d'orientation diminue encore. Malgré le retour de phase, qui semblerait contredire la diminution d'entropie, le taux d'entropie totale est bien inférieur à celui des phases 1 et 2. Un système tend à minimiser son énergie libre F (F = E - TS), E : énergie, T : t°, S : entropie. A basse t° les variations d'entropie ont peu d'influence sur l'énergie libre, il n'en est plus de même à haute t°. Un phénomène de phase rentrante  gère aussi le retour de conductivité dans les supraconducteurs en abaissant la t° et les reprises d'adsorption en couches  minces.

 

Physique, nucléosynthèse. La synthèse cosmique du lithium du béryllium et du bore, par V. Viola et G. Matthews, P. la sc. 117, 7-1987, 48 -56.  B, Be et Li ont été fabriqués en trés petite quantité au cours de la nucléosynthèse initiale qui a suivi l'explosion primordiale. Leur présence s'explique par la fragmentation des noyaux lourds dans les espaces interstellaires sous l'effet des rayons cosmiques. Mais ce modèle n'explique pas le rapport entre Bo 11 et Bo 16  et répond  du 10e de la masse de Li observée. On ne sait pas si cet excès de Li vient de la nucléosynthèse initiale, ou est fabriqué dans les noves et supernoves, ni dans quelle mesure il répondrait de la masse manquante de l'univers.

 

 

 

Publié dans biologie

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S
Beaucoup de bonnes questions à propos de travaux, parfois déjà anciens: quelles réponses à ces questions, depuis ? Plutôt qu'une liste massive de publications concernant des sujets très divers, ne serait-il pas plus accessible de les classer par les champs de recherche? 
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